Carnets de route

Hasta Salta

Je quitte discretement la Casa Parroquial de san Pedro vers 8h pour me rendre a la douane a la sortie de la ville. Je compte passer en Argentine ce jour meme par le paso de Jama, situe haut dans la montagne non loin de la frontiere bolivienne. Des dizaines de camions sont amasses a la douane et je n'ai pas trop de mal a me faire embarquer. Je me retrouve avec Juan, qui est d'humeur bavarde et j'en apprends ainsi deja pas mal sur l'Argentine avant d'y mettre les pieds. A nouveau les paysages se font desertiques au fur et a mesure que nous montons vers la passe et se succedent salars, pampas et volcans.

cerca del paso de Jama

Le passage de la frontiere est rapide et nous nous retrouvons 1h30 apres a Susques ou Juan s'arrete pour un nouveau control.Je decide de continuer et attaque le stop a la sortie de la ville. la premiere jeep qui passe s'arrete et m'embarque. Deux geologues se trouvent a l'interieur, un argentin et un francais, qui travaillent en ce moment sur l'evaluation des reserves de lithium de la region. Apres un bref ride de 30 minutes, ils me laissent au milieu de nulle part tandis qu'ils s'enfoncent dans les montagnes. Je suis au milieu d'une immense pampa et, apres 1h30 d'attente ou je vois passer en tout et pour tout 4 voitures, je decide de marcher dans l'espoir de tomber sur un village avant la nuit. Apres 1h de marche et alors que la nuit tombe, un camion s'arrete a ma hauteur et m'embarque. Je me retrouve ainsi a discuter avec Javier jusqu'a la ville de Jujuy ou nous arrivons tard dans la nuit. Entretemps nous avons traverses les hauts plateaux a l'est de la cordillere, avec le salar de Grandes salinas, et sommes passes par la verte Quebrada de Pumamarca.

Nacimiento de la luna...  Ruta 52 en la pampa

Javier m'offre un "Jujuy by night" inattendu jusqu'a l'usine d'acide borique ou il decharge le minerai qui se trouvait dans le camion. Lorsque nous sortons de l'usine il est 3h du matin... Nous arrivons finalement a 5h a Salta, ou Javier peut enfin rentrer chez lui apres 5 jours de route. Quant a moi, je reste dans le camon et y dors quelques heures. Vers 9h, je quitte la place et me rends en centre-ville. Me voici enfin en Argentine, pays que j'avais brievement visite il y a 5 ans et qui m'avait donne le gout du voyage. Paradis des auto-stoppeurs, pays de bonne chere et de bon vin, antre des paysages les plus spectaculares, bref, j'en passe et des meilleures!

Apres 4 jours au Chili et maintenant mon entree en Argentine, je reprends mes "habitudes de pays couteux": approvisionnement en eau potable au robinet, squattage des toilettes des stations services, utilisation abusive des facilites des bibliotheques municipales (surtout internet), retour a une preparation personnelle de mes repas et frequentation en baisse des petits restaurants, etc. J'applique tout ca en meme temps des ma premiere matinee a Salta. Je m'offre ensuite une petite visite de la ville avec sa place centrale agreable, ses petites rues tranquilles et ses parcs apaisants. A la fin de la journee, ma demande de couchsurfing n'ayant pas fonctionne et ayant la flemme de solliciter une eglise, je me trouve une petite chambre d'hotel a bas prix ou je peux prendre une douche chaude, laver quelques affaires et dormir au chaud.

Iglesia San Francisco - Salta  Cafe de la plaza central - Salta  Parque Guemes - Salta

San Pedro de Atacama

Apres une nuit assez fraiche malgre l'empilement de couvertures, je me retrouve dans la matinee a explorer les environs de Talabre. Parfaitement niche au pied du volcan Lascar, le petit village offre une vue imprenable sur le salar d'Atacama et les volcans environnant. En fin de matinee j'accompagne finalement Silvio jusqu'a San Pedro de Atacama ou se rend ce dernier pour emmener un groupe de touristes se ballader dans les montagnes. Por Dios! Les gens ont-ils definitivement abandonne l'usage de leurs jambes ou sont-ils presses meme en vacances?

Je remercie Silvio et descend a San Pedro ou je m'offre un bon repas avant de me lancer dans la montagne. La nourriture s'est nettement amelioree entre le Chili et la Bolivie mais les prix ont au moins quadruples! Apres une petite visite de San Pedro, charmant petit village mais tres touristique (la communaute francaise y est largement representee!), je fais quelques provisions et sors de la ville avec en tete l'idee d'aller explorer la Vallee de la lune. Je croise en chemin Valentina et Alvaro qui me dissuadent rapidement d'aller plus loin. La vallee de la lune est encore tres loin et je ne l'atteindrai pas avant la nuit selon eux, je devrai en plus payer un droit d'entree et les gardes sont tellement vigilants qu'il y sera impossible de camper. Ils me conseillent alors de me rendre a la Vallee de Catarpe, beaucoup moins visitee mais tout aussi jolie et libre de tout droit d'acces. Mes anges gardiens m'accompagnent alors jusqu'a l'entree de la vallee et je les quitte peu apres.

Valle de Catarpe, atardecer  Valentina y Alvaro - SPA

Apres 1h de marche et 2 rivieres traversees pieds nus dans un froid glacial, je decide de prendre de la hauteur et de m'extirper de la vallee. Risque car la nuit est proche, je ne connais pas les environs et le froid et le vent seront bien plus intenses sur les cretes. Peu importe je veux voir le coucher de soleil ce soir et le lever de soleil le lendemain. Au debouche d'un long tunnel abandonne peu rassurant, je suis enfin sur les hauteurs avec une superbe vue sur la vallee. Par contre j'ai rate le coucher de soleil et il s'agit de trouver maintenant un endroit a l'abri pour dormir. J'elis domicile dans un petit abri de pierres montee a la va-vite. Nuit tres froide et ventee comme prevu mais le lendemain j'assiste a un lever de soleil incroyable! Je reste pres de 2h au meme endroit a assister au reveil de la vallee, seul avec pour seul bruit les battements de mon coeur qui resonnent a mes tympans dans cet environnement si tranquille.

Valle de Catarpe, amanecer Mi 'tumba-campamiento' Valle de Catarpe, amanecer

Apres un frugal petit dejeuner, je leve le camp et longe la crete qui surplombe la vallee. Pres de 2h de marche sans voir ame qui vive jusqu'a ce que j'arrive pres de la route principale qui joint San Pedro. Je m'engage alors dans la Vallee des dinosaures, appelee ainsi pour les formes dantesques des enormes monticules de terre et de pierres qui la composent. Au debut la progression est facile bien que tres lente mais celle-ci devient rapidement compliquee au fur et a mesure que s'accentue le denivele des monticules et que les appuis surs se font rares. Au final, je me retrouve completement piege dans ce dedale qui n'est pourtant qu'a 500 m de la route! Je me vois oblige de me separer de mon sac, qui rend ma progression impossible, en le descendant par une corde 7 a 8 m en dessous d'une ancienne chute d'eau. Dans l'operation la corde m'echappe des mains et m'arrache violemment la partie superieure de l'index droit tandis que mon avant-bras est taillade. Mon cri de douleur resonne dans toute la vallee et je me retrouve maintenant a laisser un filet de sang derriere moi... Genial, j'avais vraiment besoin de ca! Apres 1h a redoubler d'efforts, j'arrive finalement a m'extraire de ce guepier et tombe mort de fatigue pres de la route. Je marche enfin les 2 km qui me separe du village et me rends a la riviere ou je panse mes plaies, lave mes habits couverts de terre et me repose de ma petite aventure. J'y resterai au moins 2h...

Luchando en el valle de los dinosaurios  En los altos de Atacama  Valle de Catarpe, dunas

Nous sommes deja en fin de journee et il est trop tard pour quitter la ville. Je prends l'optin d'aller assister a la messe de 19h pour me rechauffer un peu et tater le terrain pour une hypothetique nuit a la "Casa Parroquial". J'assiste alors a un quadruple bapteme avant que le padre ne m'assure qu'un lit va m'etre attribue apres la messe. Je dors au chaud cette nuit-la, dans un bon lit douillet.

Hasta el salar de Atacama

Lorsque je decide de quitter Uyuni, la ville est toujours a court de carburant et sujette a des vents violents. je tente neanmoins le stop dans la matinee en direction de la frontiere chilienne. J'abandonne au bout d'1h30, apres avoir vu seulement passer une camionnette et un bus. Ca ne vaut pas vraiment les kilos de sable avales en attendant... Je me refugie ensuite a la gare d'ou part un train a 3h du matin. Ca fait long a attendre mais je me dis qu'en pleine nuit il doit etre faisable de s'agripper a un wagon de marchandises ou, plus simple, de negocier un passage gratuit jusqu'a la frontiere avec les machinistes. Je garde l'option en tete, pour plus tard. je retente ma chance e stop dans l'apres-midi et, o miracle, un camion venant de La Paz m'embarque jusqu'a San Cristobal a 3h de la. Pedro, mon chauffeur, me parle de la vie a El Alto tout en mastiquant ses feuilles de coca et en fumant cigarette sur cigarette. Les paysages traverses sont completement nus et toute trace de vie est vite balayee par le vent et le froid.

Entre san cristobal y uyuni

A San Cristobal vers 18h, je croise le directeur de l'unique ecole du village a qui je force un peu la main pour avoir acces a une salle de classe ou passer la nuit. Il y fait bon, je suis chanceux. Le directeur me reveille a 5h30 car il se rend en bus a Uyuni. Nous sommes le 22 juillet, j'ai 25 ans aujourd'hui et je decide que la journee sera excellente. Cela commence plutot bien quand le chauffeur d'un autre bus qui se rend a la frontiere chilienne m'accepte a bord apres l'echange de quelques mots dans la fraicheur matinale. Le bus est endormi, je suis le seul a profiter des splendides paysages desoles que nous traversons jusqu'a Avaroa, a la frontiere bolivienne. Vallee de pierres, volcans gigantesques, pampa infinie font partie du decor alors que le soleil fait timidement son apparition et colore le tout d'une touche de rose orange qui donne au tableau une sorte de purete originelle capable de vous arracher une petite larme, abasourdi par tant de beaute.

Volcan Ollague del lado boliviano

Passe Avaroa, le bus nous avance de 2 km supplementaires avant de nous debarquer a la moitie du chemin entre la frontiere bolivienne et la frontiere chilienne constituee par le village de Ollague. Evidemment, je suis le seul a couvrir a pied la distance restante jusqu'au control chilien alors que le "troupeau" attend patiemment l'arrivee du berger, a comprendre une navette dans ce cas la... J'arriverai 30 minutes avant eux et j'aurai le privilege de profiter du paysage exceptionnel autour de moi. 

L'entree au Chili se fait de maniere tres professionnelle et je me rends immediatement compte que je passe dans un autre monde en comparaison au "desordre organise" de pays comme le Perou ou la Bolivie. Un gentil carabinier m'aide a obtenir un ride 10 minutes apres mon passage de la frontiere et me voici a l'avant d'un van luxueux avec Silvio dans le role du chauffeur. Comptant qu'une dizaine de vehicules seulement, bus exceptes, passe quotidiennement la frontiere a Ollague, je pense qu'on peut considerer que j'ai de la chance! Le voyage avec Silvio se passe tres bien. Ce dernier est heureux d'avoir de la compagnie et moi aussi. Nous passons plusieurs salars et le meme type de paysages desertiques et montagneux apercus en Bolivie en debut de matinee. Avant d'atteindre Calama, nous plongeons dans une valle ou des arbres et de riches cultures se melent a d'antiques ruines de la culture atacamena. Completement inattendu, tres surprenant et exemplaire dans son fonctionnement, le site laisse sous le charme.

Valle del Chui chui  pueblo Ollague  Paisaje despues de Ollague

Nous arrivons finalement a Calama, tranquille ville du nord du Chili ou j'echange mes derniers bolivianos avant de continuer le voyage avec Silvio jusqu'au petit village de Talabre, a 40 km au sud de San Pedro de Atacama. Nous arrivons en surplomb de l'immense salar d'Atacama pour le coucher de soleil, vision d'un reve eveille... Ce soir j'ai decide de passer la nuit dans le petit "hospedaje" que Silvio a construit lui-meme dans son village. C'est mon anniversaire apres tout et je m'offre un bon repas maison partage avec la famille de Silvio et une nuit au chaud; ma facon a moi de feter mon 1/4 de siecle!

Silvio y su familia - Talabre  vista sobre el volcan Lascar desde Talabre  Vista sobre el salar de Atacama desde Talabre 

En Uyuni, experimentando el trabajo a la boliviana...

Bon, faisons le point: pourquoi suis-je a Uyuni, petite ville perdue dans le coin le plus froid et le plus recule de l'altiplano bolivien? Pour voir le plus grand et le plus impressionant des deserts de sel du monde, j'ai nomme le salar d'Uyuni! Le salar, d'une superficie de pres de 12000 km2, se trouve a environ 3700 m d'altitude et renferme pres de 60% des reserves mondiales de lithium! Pas encore exploite a ce niveau (Evo veille au grain!), je peux vous dire que le nombre d'entreprises sur la liste des exploitants potentiels est sans fin...

Bref, de mon cote je suis juste la pour aller taquiner la bete et je passe ma premiere nuit a me questionner sur le mode d'exploration a adopter. Marcher? Tres tentant. J'en aurais pour quelques jours de marche (environ 140 km) avec un arret ravitaillement au milieu du salar sur l'ile Incahuasi. Probleme: le froid! Dans le salar les temperatures atteignent facilement -20C la nuit et je ne suis pas equipe pour ce genre d'aventures. En velo? Toujours tentant mais j'ai beau chercher et negocier a droite a gauche, personne n'est capable de me fournir une bicyclette usagee pour traverser ce damne salar. J'envisage l'achat d'une bicyclette neuve mais ce sera difficile de la revendre ensuite pour un prix raisonnable. En tour organise? Pas du tout tentant mais seule opportunite laissee aux nombreux touristes visitant le salar. Concretement, une jeep vous emmene jusqu'a l'ile Incahuasi ou vous sous promenez une heure ou deux pour ensuite revenir a Uyuni en fin de journee. Des tours de plusieurs jours sont aussi disponibles incluant la visite des paysages exceptionnels (et bien souvent inaccessibles) du sud ouest de la Bolivie. Tout cela a un cout que je ne suis pas dispose a payer... Bien, il me reste une alternative: prendre un bus local qui traverse le salar sans s'arreter d'est en ouest, soit de Colchani a Llica. Probablemet possible egalement de se faire prendre en stop par un camion charge de sel mais tres hasardeux et vu les conditions climatiques du coin je ne suis pas franchement enclin a tenter ce genre de pari...

Le lendemain de ma premiere nuit, je me leve donc avec l'idee de me rendre a Colchani. Je vais prealablement visiter le cimetiere de trains a la sortie de la ville. Je suis seul, tout est calme et le site est charge de souvenirs. Tres agreable.

Cementerio de trenes - Uyuni  Cementerio de trenes - Uyuni

Alors que le vent eleve furieusement le ton, je me lance ensuite sur la route poussiereuse menant a Colchani, 20 bornes a parcourir entre les 2 villes tout au plus. A peine sorti de la ville, je me fais embarquer par Alex, un jeune d'Uyuni allant charger du sel a Colchani, qui me prend en pitie me voyant lutter contre le vent. Sur le trajet il m'explique que sa mere tient une agence de tourisme a Uyuni ou la politique est: "si tu recrutes 6 personnes pour participer a un tour, tu t'ajoutes au groupe gratuitement en tant que 7ieme larron". Hum, comme je l'ai dit precedemment je ne suis pas un mordu des tours organises, mais le challenge est interessant et il s'agirait d'un tour de 3 jours tout compris jusqu'a la frontiere chilienne d'une valeur de 100$ environ. Ok, je marche!

Je reviens donc a Uyuni accompagne d'Alex et je commence a travailler dans l'apres-midi. Le job pourrait etre agreable dans une ville autre qu'Uyuni avec ses 4 pates de maisons et son climat a vous faire fondre le moral des plus enthousiastes en moins de quelques heures... Le soir, je croise Ed, mon ami cycliste londonien rencontre au Perou. Ce dernier a traverse le salar en velo et me conte son equipee. Je n'obtiendrai aucun client le premier jour et je rentre au bureau de l'agence ou je prends mes quartiers. A comprendre: Dona Teresa, la patronne, m'offre une assiette de soupe, un sac de couchage rembourre et m'installe sur le tapis de l'agence. A 6h le lendemain, il est deja l'heure d'aller "chasser le touriste" a la sortie des bus qui arrivent de La Paz. Pas facile puisque les 3/4 descend avec le nez dans son Lonely Planet ou son Guide du Routard et cherche telle ou telle agence ou il est dit que "le guide est un vrai connaisseur du salar", "l'agence est serieuse et la nourriture preparee pendant le trajet excellente", ou encore "que c'est le meilleur rapport qualite/prix". Bref, toute la ville d'Uyuni vit du tourisme mais seules quelques grosses agences font leur beurre parce qu'un jour un type est arrive avec ses gros sabots et a dit: "cette agence ca passe et cette agence ca casse". M'etonnerait fortement qu'il les ait toutes testees... 

Quoi qu'il en soit, je passe sur les details mais je resterai finalement 5 jours a Uyuni ou je recruterai une dizaine de touristes pour des tours de 3 jours et le meme nombre pour des tours d'une journee. Parler anglais, francais et espagnol couramment aide beaucoup… Pour des raisons d'organisation desastreuse, je participerai finalement a un tour d'une journee avec un groupe hyper-sympathique d'argentins. J'aurais egalement le temps de voir revenir quelques clients mecontents due a une gestion de l’agence tres hasardeuse. A noter que durant mon sejour a Uyuni, le courant a ete coupe pendant 4 jours a cause du vent (jusqu’a une tempete de sable apres 2 jours) et qu’il etait impossible de se procurer la moindre goutte d'essence a a pompe. Plutot genant quand on gere une agence offrant des tours en jeep dans un environnement ou l'on trouve au mieux une station-sevice tous les 200 km!

Banda de perros - Uyuni  Tormenta de arena - Uyuni  Mi companera de trabajo calentandose en la oficina - Uyuni

L'escapade dans le salar fut intense du point de vue des paysages et de la compagnie de mes argentins, mais franchement decevante si l'on considere l'industrie touristique que cela est devenue. Sorte de safari photo grotesque ou se melent touristes du monde entier entasses dans des jeeps Toyota dont la seule difference se pose dans le nombre de bidons d'essence sur le toit et de roues de secours a l'arriere!

Salar de Uyuni  Salar de Uyuni  Salar de Uyuni

Recoltando la sal - salar de Uyuni  Perdid en la inmensidad del salar de uyuni  isla Incahuasi - salar de Uyuni

Apres 5 jours a jouer la "mouette aux oeufs d'or" pour Dona Teresa, qui m'a loge et nourri tout ce temps la, je decide de prendre la tangente, malgre tout satisfait de cette experience dans le monde du tourisme et du "business a la bolivienne" vraiment tres particulier.

En el altiplano boliviano

Apres avoir pris un colectivo qui me mene sur les hauteurs d'El Alto, je marche longtemps, trop longtemps pour sortir de cette ville qui n'en finit plus. Heureusement, un camion et ses trois passagers m'embarque pour me deposer a la sortie dela ville. Enfin "dehors"! Un autre camion m'embarque pour quelques kilometres et me depose au-milieu de...nulle part! J'ai le temps d'apprecier la vuesur les montagnes. Un 4x4 avec trois jeunes paceños s'arrete ensuite et m'embarque pour une trentaine de kilometres. Nous nous arretons dejeuner ensemble dans un petit village. De classe moyenne, mes compagnons m'explique leur vision de la politique d'Evo (oui, ici,on appelle le president par son petit nom). Rien a voir avec la vision idyllique qu'on peut lire dans les journaux etrangers ou sur les levres des plus defavorises.

Iendome de La Paz

Alors que mes amis s'en retournent a La Paz, je me poste a la sortie du village pour continuer ma progression. Une heure de grand rien jusqu'a ce que Marcelo m'embarque. Lui non plus n'est pas tendre avec la politique du pays. Alors que j'avais prevu de longer la frontiere chilienne, il me convainct de l'accompagner jusqu'a Oruro. Apres tout, il a ete douanier dans cette partie du pays pendant presque 10 ans et sait de quoi il parle. Une fois a Oruro, j'ai un peu de temps pour visiter la ville avant la tombee de la nuit. Ancienne ville miniere, Oruro est fiere de son passe et plusieurs monuments sont la pour le rappeler. Jeme trouve ensuite un hotel pour moins de 2 euros (a ce prix la et vu la temperature exterieure je ne me donne meme pas la peine de chercher une eglise, ecole ou un quelconque etablissement susceptible de m'offrir le gite). A noter que les boliviens ne sont pas plus grand que les peruviens et du coup, cette nuit la, ma couverture m'arrive a mi-mollet pour le bas et au niveau des epaules pour le haut. Je ne comprends pas, ils mangent pourtant de la soupe matin et soir... Papa, Maman, m'auriez-vous menti etant petit?

Monumento minero - Oruro

Je m'offre une petite marche vivifiante le lendemain pour sortir de la ville et entame le stop en direction de Potosi. Juan s'arrete net dans son 4x4 alors que je viens a peine de lever le pouce. Chance, il cherche un compagnon de route pour son voyage jusqu'aPotosi. Apres 1h30 de route, je vois que Juan est epuise (ce dernier a conduit toute la nuit et n'a pas dormi une seconde). Je lui propose de prendre le volant et celui-ci accepte sans se faire prier. A peine suis-je installe sur le siege conducteur que Juan est deja en train de roupiller a l'arriere! Bon, c'est parti pour mon premier "auto-ride". Alors que les paysages au debut du voyage m'offraient une vue sur une pampa infinie et de petits villages d'adobe, nous entrons alors dans les montagnes. Le paysage se fait semi-desertique; la pierre se mele au sable et a la terre rouge et j'ai l'impression d'etre sur Mars. Quelques troupeaux de lamas se font malgre tout apercevoir sur le chemin. La jeep roule bien et nous sommes a Potosi en debut d'apres-midi.

  El altiplano despues de Oruro

A nouveau, je me trouve un hotel "baratissimo" ou passer la nuit au chaud et m'en vais en exploration. Potosi, a l'image d'Oruro, est egalement une ville miniere mais toujours en activite. Des tours sont organises pour aller voir les pauvres bougres qui triment au fin fond des galeries du Cerro Rico. Je me contente d'arpenter les rues de la ville a l'aspect colonial bien preserve. Bien amenagee, la ville n'est pas tres grande mais possede une superbe architecturet de petites rues sinueuses envoutantes. La nuit tombe et je ne tarde pas a aller me refugier sous la couette. J'adore les montagnes mais le froid de la sierra commence a me lasser un peu.

Montañas del altiplano  Mezclo de tipos - Potosi  Iglesia y cerro rico - Potosi

Pas facile de me faire embarquer le lendemain alors queje poireaute a la sortie de la ville. La raison: j'ai de la concurrence et la loi du pouce le plus fort est en vigueur. Apres 1h30 j'opte pour une autre strategie, le mouvement. Je me retrouve alors a un barrage routier un peu plus bas dans la vallee et, apres une autre attente de 1h30, j'obtiens enfin mon passage jusqu'a Uyuni. Je me retrouve avec une gentille famille bolivienne et ses 3 enfants. Je fais office de nourrice a l'arriere avec les 3 bambins ages de 13,6 et 4 ans. Apres 4h de voyage dans des paysages incroyables que la vie a totalement desertee (ou presque), nous arrivons a Uyuni. Moi avec un mal de crane et les chers petits avec quelques mots de francais en poche. Je suis directement saisi par le froid qui regne en ville; encore une fois pas question de dormir dehors. En effet, il fera -10C cette nuit la et mes deux couvertures s'avereront sensiblement insuffisante dans un pays ou le chauffage appartient au domaine de la science-fiction (de meme que des murs isoles d'ailleurs).

Tranquilo en La Paz

J'arrive donc a La Paz en milieu d'apres-midi. Enfin, pas vraiment La Paz puisque je suis a El Alto, la banlieue de LaPaz qui ne cesse de croitre jour apres jour du a l'exode rural vers la capitale (officieuse) de Bolivie. Nous sommes a 4000 m. Pour rejoindre La Paz meme je dois litteralement me "jeter dans la fosse"! Depuis El Alto,une route sinueuse descend en effet jusqu'au centre de La Paz situee dans le creux d'une vallee et cernee par de hauts sommets enneiges. Vue a couper le souffle! J'y retrouve Istok en fin de journee qui m'annonce que grace a un contact nous avons un appartementt pour nous dans le centre ville. Ok, appartement denue du moindre meuble mais appartement quand meme!

J'avais prevu de passer 2ou 3 jours en ville mais j'y resterai au final une dizaine de jours. La ville est en effet tres agreable, iln'y fait pas trop froid, on y mange d'excellentes patisseries, les marches sont surprenants et, tadam!, onpeut squatter la bibliotheque de l'Alliance Francaise gratuitement et y regarder des classiques du cinema francais ou y lire les dernieres revues de l'hexagone. J'ai enchaine les parties d'echecs avec Istok pour finalement en gagner 2 apres en avoir perdu une cinquantaine (je pense qui'il s'est lasse...). J'ai accessoirement donne quelques cours de francais a Valeria et son fils, rencontre fortuite et bienvenue. Et j'ai evidemment ecume les pubs ou j'ai pu suivre la fin de la coupe du monde et le sacre des espagnols, ceci en la compagnie d'un groupe de ciclystes globe-trotters qui dormait dans l'appartement voisin et de touristes slovenes sympathiques. Le sejour s'est acheve sur une fausse note puisque un deces tragique est arrive dans la famille de la personne qui nous hebergait. En voyage on vit parfois le meilleur comme le pire...

Slovenian crew - La Paz  Fila de combis - El Alto  Mis estudiantes de frances! - La Paz

Apres dix jours tres agreables a La Paz, j'arrive finalement a m'extirper de cette "douce retraite" et reprends la route.

Et, ah oui, un ami m'a recemment demande a quoi je resemblais car je ne mets pas assez de photo de moi sur le site - parait-il... J'ai deux versions a vous proposer, a vous de faire votre choix!

Pony tail style!   Valderama style!

Lire la suite

Copacabana

Apres une derniere nuit reposante au Perou, nous parcourons les derniers kilometres qui nous separent de la Bolivie et obtenons notre tampon d'entree a la douane. Nos premieres impressions en passant la frontiere sont tres positives et nous ne sommes pas mecontents de quitter la rudesse peruvienne. Nous sommes a Copacabana en fin de matinee, petite ville au bord du lac ou se melent touristes de haute volee et gentils hippies. L'attraction touristique la plus importante de la ville est l'ile du soleil (Isla del Sol) reliee a Copacabana par un service de ferries performant. Alors qu'Istok se prend une chambre d'hotel en ville, diminue par une infection intestinale (dernier petit cadeau du Perou probablement), je m'embarque pour l'ile du soleil.

A l'arrivee, je quitte sans attendre la foule qui s'amasse sur la plage et prend d'assaut les hotels situes sur le littoral sud. Apres 1h30 de marche tranquille, je quitte le chemin principal et m'offre un petit sommet ou j'elis domicile. Je suis seul, je plante la tente et je m'installe confortablement afin d'observer le splendide payasage qui s'offre a moi. J'ai une extraordinaire vue panoramique vue sur le lac, les hauts sommets boliviens et les cotes boliviennes et peruviennes! Le coucher de soleil est magique et seul le froid qui tombe avec l'arrivee de la nuit me convainct de regagner ma tente. Pas etonnant que cet endroit ait ete un lieu hautement sacre de la culture Inca!

Vista sobre el lago - Isla del sol   Amanecer sobre la sierra boliviana - isla del sol   Sierra boliviana - Isla del sol

Le lendemain, je rejoins Istok qui recupere tranquillement. Je passe un apres-midi sur fond de coupe du monde et une soiree sur fond d'echanges internationaux puisque nous rencontrons des compatriotes d'Istok. Autant dire que des slovenes en voyage ca ne court pas les rues et ces derniers sont donc heureux d'echanger quelques mots de leur propre langue.

Nous nous decidons a quitter Copacabana le lendemain apres l'ecrasante victoire de l'Allemagne sur l'Argentine. Sur le chemin, un camion nous promet un ride pour le lendemain a 7h jusqu'a La Paz. Tres bien ca! Ainsi nous passons encore un apres-midi tranquille en ville. Mon ami m'initie aux secrets du jeu d'echecs dont il est mordu. J'apprends beaucoup mais impossible de le battre, les europeens de l'est ont un don inne pour les echecs. Le soir, nous dormons au poste de police a la sortie du village. Les deux agents en poste nous accueillent a bras ouvert et nous en profitons. Le lendemain, aucun signe de notre camion et nous nous resignons a tenter notre chance ailleurs. Pa beaucoup de voitures dans le coin et nous ne quittons Copacabana que vers 10h30 pour finalement atterrir pres d'un petit village pres de Tiquina. Istok se lance alors seul sur la route de La Paz tandis que je reste a stopper ou je suis. Personne en vue. Je m'assieds au bord de la route tandis que mes pensees se perdent alors que je contemple les montagnes emergeant du lac en face de moi. Je rajoute une couche de spiritualite a la scene en sortant le bouquin de Bouddhisme Zen que j'ai recemment acquis (ok, j'en comprends la moitie pour l'instant mais ca vient tranquillement!).

Vista sobre el lago y las montanas - Cerca de Tiquina

Finalement, apres une heure de pseudo meditation, je me fais embarquer par une gentille famille qui m'emmene droit a La Paz.

Todos al lago Titicaca!

Apres le stop en groupe, j'experimente donc maintenant le stop avec une bicyclette surchargee comme bagage. Ca nous prend evidemment un peu de temps pour sortir de la ville mais nous tombons finalement sur une camionette quiu nous embarque. Je fais la discussion aux deux jeunes etudiants ingenieurs avec moi sur la banquette arriere et je laisse ces deux derniers reveurs lorsque j'evoque le trajet deja accompli jusque la. Nous descendons a Urcos ou des policiers nous aident a obtenir un camion qui nous emmene jusqu'a Sicuani ou nous dejeunons tranquillement. Apres une longue marche pour sortir de la ville et une vaine attente pour obtenir un autre ride, nous decidonc finalement de passer la nuit a Sicuani. Nous sollicitons une ecole et son adorable gardien afin d'avoir un endroit ou dormir ce soir la.

Le lendemain nous nous levons tot pour augmenter nos chances de succes mais rien a faire, a 11h nous sommes toujours a Sicuani. Istok part donc finalement en velo et j'arrive a obtenir un ride dans le camion de Valdes 1h apres. Je rejoins rapidement Istok qui souffre alors en montee, a plus de 4000 m d'altitude. Je convaincs Valdes de s'arreter et d'embarquer mon pauvre ami. Pas de probleme m'assure t-il et nous filons ensemble jusqu'a Juliaca en traversant l'altiplano peruvien. Comme toujours a cette altitude, peu de vegetation, peu d'habitants, beaucoup d'elevages et de nombreuses montagnes au loin. A Juliaca nous dejeunons en assistant a la qualification de l'Espagne pour les ¼ de finale de la coupe du monde. Ensuite, Istok couvre en velo les derniers 40 km qui nous separe de Puno tandis que je m'offre un ride agreable avec Lizardo. Puno, ville d'importance au sud du lac Titicaca, est assez touristique mais offre une jolie vue sur le lac. Cette fois nous allons coucher dans le commisariat et, o joie, nous avons meme droit a des lits! En deux mois au Perou, je n'ai pas trop ameliore mon quechua mais j'ai appris a me plaindre de maniere suffisamment subtile pour obtenir n'importe quel rabais sur un marche ou n'importe quel abri pour la nuit! Les peruviens ont beaucoup a enseigner de ce point de vue.

Le lendemain, alors qu'Istok parcourt en velo les 120 km jusqu'a la frontiere bolivienne et la ville de Yunguio, je galere en stop aux abords du lac. Pas facile d'etre embarque ici et j'ai besoin de trois rides pour arriver a destination presque en meme temps que mon compagnon de route. Sur place, nous faisons la connaissance d'un etrange personnage, Furtemba Sherpa. Ce nepalais d'une trentaine d'annee parcourt le monde en velo depuis plusieurs annees en tant «qu'ambassadeur de la paix et de l'environnement». Son but: sensibiliser les politiques des pays traverses sur ces themes. Le bonhomme est un vrai phenomene et un enfant cheri des medias. Ce soir la nous dormons dans un hotel bon marche pour notre derniere nuit au Perou.

Note: mon appareil photo etant en rade (a nouveau) depuis Cusco, pas de photo pour ce billet, desole.

Regreso a Cusco

Nous quittons Abancay dans la matinee pour une nouvelle experience de stop a trois. Nous nous faisons tout d'abord embarquer par un habitant d'un village situe a 1h d'Abancay. Nous nous retrouvons ensuite a jouer du pouce pendant quelques temps avant d'accompagner une famillle peruvienne jusqu'a l'entree d'Izcuchaca. Je suis dans le coffre avec Georges tandis qu'Anastasia fait la conversation a l'avant. «Famille aisee peruvienne typique» m'avouera t-elle ensuite, fiere de sa reussite et deconnectee du monde reel... Nous obtenons un dernier ride qui nous mene finalement aux portes de la maison de Christian et Marisol. Et voila, de retour a Cusco!

Esperando un camion arriba de Abancay

Je retrouve avec plaisir ce jeune couple de hippies, egalement  Dani, un catalan parcourant l'Amerique du Sud en quete de savoir sur l'agriculture organique, Maxi, un artiste voyageur argentin, Lizzy et Daisy, deux jeunes sympathiques americaines, Armando, un irlando-argentin maitre de Tai Chi, de Kung Fu et de descente de Wisky et enfin Carlos, un volontaire permanent venu de Lima. Je nommerai bien ca «l'auberge espagnole» mais vu qu'on est au Perou ca ne marche pas... Et le lendemain, lors d'une sortie a Cusco, je retrouve meme mon ami yougoslave Istok, accessoirement "philosophe globe trotter a velo", qui se joint a nous dans notre «ashram».

Personas de la casa - Cusco  Casa de

Je passe une semaine la-bas, alternant entre renovation de la maison, preparation de petits plats mijotes, vaisselle glaciale mais aussi visites en ville (notamment pour prendre des douches chaudes en fraude dans un luxueux hotel rempli de gringos) et participation a l'Inti Raymi. Finalement, etant sur place, nous sommes alles jeter un coup d'oeil a cette grande manifestation qui s'avere etre une representation grotesque de l'ancienne celebration du nouveau solstice par les Incas. Des tribunes sont installees dans des ruines en bordure de la ville et les touristes fortunes s'arrachent les billets a des prix exorbitants. Le commun des mortels se contente de rejoindre la foule amassee sur les collines environnantes. Seuls les costumes m'ont paru joli, le reste fait parti de ce que j'appelerai une «mascarade touristique faussement sophistiquee».

Mucha gente sobre las colinas para el evento! - Cusco   Celebracion del Inti Raymi - Cusco   Cusco durante el Inti Raymi

Trabajando en el ashram - Cusco

Je suis egalement alle visite deux sites interessants situes dans la vallee sacree des Incas, les bains salants de Maras et les terrasses de Moray. Les bains se comptent par milliers et leur localisation dans le fond d'un canyon renforce la majeste du site. Les terrasses en forme circulaire sont impressionnantes et servaient de site d'experimentation pour tester la resistance et l'adaptation des cultures aux conditions climatiques locales.

Vallee sagrado de los Incas

   Salinas de Maras   Terazas de Moray

Apres une semaine dans l'ashram, a pratiquer le yoga et la meditation avec mes «freres et soeurs», je mes dis qu'il est temps de reprendre la route. Alors que mes amis russes s'engagent sur le chemin d'un «Machu Picchu by night» pour eviter de payer un tour au tarif dementiel, je pars vers le lac Titicaca accompagne d'Istok que la sierra peruvienne a extenue. Il va donc voyager avec moi en stop. En jetant simplement un coup d'oeil a la photo de mon ami ci-dessous on s'imagine aisement qu'un beau voyage se profile... Et on remarquera egalement que je n'ai pas forcement le bonnet le plus ridicule!

Mi amigo yugoslavo - Cusco

"Bueno, gracias todos para esos excelentes momentos! Nos vemos en cualquier lugar del mundo!"

Dos visitas a Abancay y una caminata por el Choquequirao

Pas facile de sortir de Cusco mais je m-en sors quand meme avec un premier ride qui m-amene jusqu-a Izcuchaca, retour a l-envoyeur! Apres ca, je profite de travaux sur la route pour sauter sur quelques sacs de victuailles dans le fond d-un camion. J-en profite pour faire la connaissance d-une gentille dame qui se rend egalement a Abancay avec ses 40 poulets acquis dans une "feria" en chemin. Apres un voyage tranquille sur un air de deja-vu j-arrive a Abancay en fin d-apres-midi.

Vista desde la carretera - Abancay

Nouveau rendez-vous couchsurfing a Abancay avec Khaled, un jeune allemano-egyptien en volontariat au Perou pour un an. Khaled est d-un naturel enjoue et enfantin qui vous laisse sous le charme. Je passe la soiree avec lui et sa compatriote Tania, egalement en volontariat a Abancay et egalement hote d-une couchsurfeuse allemande, Marion.

Le lendemain, je passe la journee avec tout ce petit monde pres du splendide pont colonial de Pachachaca et nous nous rendons aux bains thermaux naturels en amont de la riviere. L-endroit est superbe et tranquille! Nous passons quelques heures au soleil a sucer de la canne a sucre, qui abonde dans le coin, tout en nous prelassant dans les chaudes cuves au bord de la riviere. Quand le soleil se fait trop fort, nous quittons finalement la place et retournons en ville. J-assiste au premier match de coupe du monde de l-allemagne avec Khaled, ce dernier est survolte! En fin de journee arrivent finalement Georges et Anastasia, venus en stop depuis Nasca. Nous partageons une soiree tous ensemble a partager nos deja nombreux souvenirs de voyage.

Banos termales - Pachachaca

Le lendemain est un jour dedie a la preparation de notre trek au Choquequirao. Ce site archeologique fut un des derniers bastion de la resistance Inca lors de la conquete espagnole. Situe au sommet d-une montagne et surplombant de maniere spectaculaire la riviere Apurimac, la surface du site est immense et surpasse largement celle du Machu Picchu. Seulement, aucun train ne vient s-arreter aux portes du site et aucun agent de securite avec talkie walkie ne hante les lieux, ce qui fait que ce site est finalement peu visite. Seul 50% du site environ est excave jusqu-a ce jour et le nombre de ruines est deja impressionnant! J-ai oublie de specifier qu-il faut environ deux jours de marche avec fort denivele pour arriver au site, un bon jour sur place pour visiter le tout et un a deux jours pour en revenir. Probablement un autre critere de decouragement pour de nombreux touristes j-imagine...

Avant de quitter Khaled pour quelques jours donc, nous avons droit a un delicieux barbecue sur le toit de l-immeuble apres une seance de foot interessante. Je dis interessante car la taille maximale d-un peruvien ne depassant pas le metre soixante dix il est plutot aise de se frayer un chemin jusqu-au but en jouant de la tete. Un nouveau football est ne, le foot sans les pieds!

Barbecue sobre el techo - Abancay

Nous quittons Abancay le lendemain vers 5h par un bus local qui bnous mene jusqu-au village de Cachora. Nous assistons au lever de soleil sur la vallee embrumee alors que nous nous eveillons doucement dans le bus. A Cachora s-engage notre marche. Une premiere matinee tranquille sur un trek aise et sans trop de denivele. La vue sur les montagnes enneigees plongeant dans le canyon ou coule l-Apurimac est divine! Ensuite, une longue descente jusqu-a la riviere nous attend. Je marche en tete en bon habitue des randonnees en montagnes alors que mes amis russes peinent quelque peu derriere. Nous traversons finalement la riviere en fin d-apres=midi et campons a l-ecart du chemin. L-endroit est riche en bois sec dont nous nous servons pour cuisiner. De fait, les 4 nuits que nous passerons dehors seront riches en bois sec, synonyme de repas chaud le soir. Le lendemain nous attend une rude montee jusqu-au site. Nous croisons quelques touristes en chemin accompagnes de mules. Quelle bande de tricheurs! J-ai le temps de me reposer une bonne heure avant d-etre rejoint par mes amis et nous franchissons finalement l-entree du site vers 16h. Grace a nos belles fausses cartes etudiantes nous rentrons pour moitie prix.

Vista sobre el canyon con el Apurimac  Vista desde el camino a Choquequirao

La premiere vue sur le site est incroyable! Nous pouvons apercevoir les terrasses dont se servaient les habitants de Choquequirao pour cultiver le mais et toutes sortes d-autres legumes et fruits. Ces dernieres plongent litteralement dans le canyon! Une infime partie seulement de ces terrasses est excavee, le reste est recouvert par la vegetation luxuriante. Un archeologue rencontre le lendemain nous expliquera qu-a l-origine ces terrasses atteignaient la riviere 2000 m plus bas! Nous prenons place sur l-aire de camping du site ou nous faisons la connaissance d-autres voyageurs. En gros, 20 a 30 personnes visitent le site chaque jour. On est loin des 4000 personnes entrant quotidiennement au Machu Picchu...

Terasas del Choquequirao  Georges y Anastasia cocinando

Le lendemain, nous commencons la visite par les terrasses. Ouf, cela nous prend bien deux heures entre la descente et la montee plus l-exploration. Nous montons ensuite explorer la place principale. Les vestiges sont impressionnants et la localisation a la pointe de la montagne encore plus. Nous sommes survoles durant notre visite par plusieurs majestueux condors. Inoubliable! La tranquilite et la grandeur du site sont tout simplement troublantes, nous regagnons finalement notre campement franchement ebranles par la mystique du lieu. Encore une soiree tranquille avec quelques compagnons espagnols.

Vista sobre la plaza principal  Jugando en las ruinas del Choquequirao  Vista sobre las terasas

Vista parte mas alta Choquequirao

Depart vers 9h le lendemain. Grande descente jusqu-a la riviere a nouveau mais cette fois dans un environnement beaucoup plus sec ou cailloux, terre et cactus croissent sous un soleil de plomb. Premier en bas, je me jette a l-eau. Seul, rafraichit apres une longue marche, je laisse mes pensees defiler dans ce splendide paysage. C-est le genre de moment unique qui vous fait sentir vivant comme jamais! C-est au tour de Georges et d-Anastasia de se jetter a l-eau. Une bonne sieste apres un repas frugal et nous voila repartis. Nous nous arretons dans une ex-hacienda pour passer la nuit. La derniere ascension le lendemain finit de nous achever mais nous sommes finalement au bout du chemin. Nous rentrons grace a un camion faisant office de bus et menant les locaux au marche d-Abancay avec toutes leurs provisions. Voyage harrassant de 5h ponctue de multiples arrets coince entre deux sacs de mais et plusieurs bonnes dames a l-ame maternelle.

Vista sobre el canyon partiendo del Choquequirao

Une fois a Abancay nous retournons chez Khaled avec qui nous passons le week end. Pas grand chose a noter si ce n-est une soiree crepes pizza originale, l-elimination honteuse de l-equipe de France en coupe du monde et un passage eclair a un concert de "huayno", musique typique peruvienne a l-allure de torture auditive.

"Choukrane Khaled! Un buen fin de volontariado en Abancay, un buen regreso en Alemania y nos vemos sobre la carretera!"

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site