Carnets de route

Cajamarca

Je quitte difficilement Chiclayo en debut d'apres-midi. Nous sommes dimanche et jour de la fete des meres qui plus est! Apres avoir donc un peu tourne a la sortie de la ville, j'arrive a recruter un chauffeur pour m'emmener a la Ciudad de Dios (original...) un peu plus au sud le long de la cote. Je voyage donc avec Frederico et Ricardo, deux boutes-en-train qui n'arretent pas de me titiller pour savoir ce que je pense des peruviennes. Je reste poli bien que le canon de beaute au Perou soit bien eloigne de celui de la Colombie! Je suis debarque a la Ciudad de Dios et je marche jusqu'au peage a la sortie de la ville. De la, je me dirigerai a nouveau vers les montagnes. Pendant un peu plus d'une heure j'y poireaute en attente d'un vehicule. La moyenne est d'un vehicule toutes les 20 minutes, j'ai donc le temps de discuter avec les employes du peage et quelques curieux rassembles autour de moi. Finalement, j'abandonne le stop pour aujourd'hui et je plante la tente dans les environs, couve par les employes de la sous-station d'a cote et la police. J'ai droit a un superbe coucher de soleil sur les montagne avant de sombrer dans les bras de Morphee!

Montañas - Ciudad de dios Atardecer al peage - Ciudad de dios

Le lendemain, rebelote au peage. Ma chance se remet en marche puisque je suis rapidement pris en stop par une jolie jeune femme, son chauffeur et un de ses employes qui m'emmenent directement a Cajamarca. Nous discutons sans discontinuer pendant les 3h de trajet et j'apprends que ma bienfaitrice s'appelle Natali Sacco, Miss Perou 96! Natali, en plus d'etre jolie, est affable et particulierement sympathique. Une fois a Cajamarca, elle m'offre le petit-dejeuner et me donne des contacts a Trujillo ou elle vit. Quand je lui explique que j'ai l'intention de camper dans le coin, elle me met en contact avec Christian, un de ses amis proprietaire d'une fameuse hacienda de la region ou les vaches se font appeler par leur petit nom. Sur ce, je rencontre donc Christian qui m'alloue une chambre dans son hacienda completement deserte.

La Hacienda La Colpa y sus llamas - Cajamarca La Hacienda La Colpa y sus vacas - Cajamarca

Nous sommes deja en plein apres-midi et j'ai le temps de faire un tour dans "ma grande propriete" avant d'aller faire un tour en ville. Le centre aux rues etroites est agreable mais le traffic y est pesant. La place centrale est charmante avec ses eglises romanes et le marche colore (j'adore les stands ou courent les "cuis", ces mignons cochons d'inde qui generalement finissent a la broche). Avant le coucher de soleil, je visite egalement les ventanillas de Otusco, des niches funeraires creusees dans la roche plus de mille ans avant JC! Je rentre ensuite a la hacienda ou je suis accueilli par les veilleurs de nuit et leurs sympathiques chiens qui ne revent que d'une chose, me mordre les molets.

Iglesia San Francisco - Cajamarca Mercado - Cajamarca Ventanillas de Otusco - Cajamarca

Plaza central y catedral - Cajamarca

Le lendemain, je m'engage dans la montagne dans le but de joindre le site archeologique de Cumba Mayo. Je debute en marchant et finis par me faire prendre en stop alos que je n'avais rien demande. Deformation professionnelle... Le trajet jusqu'au site me fait passer par de petits hameaux ou l'agriculture et l'elevage sont les activites principales. Les indigenes du coin ont des chapeaux pointus qui m'arrachent un sourire chaque fois que je les vois. Ce qui me fait moins sourire est la pauvrete qui regne dans ces hameaux. D'autant plus que je suis beaucoup plus sollicite ici pour mettre la main a la poche, et pas seulement par les mendiants mais par tout le monde. Manifestement, le Perou est un des pays les plus pauvres que j'ai traverse...et probablement le plus touristique, cherchez l'erreur.

J'arrive donc a Cumbe Mayo, sans payer un sou et avant les cars de touristes (on sent la fierte qui emane de ces paroles, n'est-ce-pas?) et je commence a arpenter ces etranges amas rocheux a flanc de montagne. Le lieu est spectaculaire et possede un cote mystique certain. Un peuple ancien venait d'ailleurs realiser ici ses rituels et a laisser quelques traces de son passage. Autre chose remarquable, un canal d'un dizaine de kilometres, creuse a meme la roche et se dirigeant jusqu'a Cajamarca. Je me ballade donc seul dans ce decor et entame ma redescente a pied vers la ville. J'ai toujours l'impression d'etre seul dans ces montagnes mais l'impression est trompeuse. L'indigene est silencieux et discret et, en faisant un peu attention, on peut distinguer des chapeaux pointus depassant de-ci de-la des hautes herbes ou des champs de culture.

Vista sobre Cajamarca desde la montaña Cumbe Mayo - Cajamarca Cumbe Mayo - Cajamarca

Apres ma ballade, je passe l'apres-midi en ville, partage entre mes visites dans diverses patisseries (ah, gourmandise quand tu nous tient!) et dans les musees. J'y fais la connaissance de Alicia, une archeologue sympathique qui me montre sa collection de poteries pre-inca. Retour a la hacienda dans la soiree, une nouvelle fois sous une superbe voute nocturne parsemee de scintillantes etoiles.

El desierto de Sechura

Nous couvrons de bon matin le kilometre qui nous separe de la frontiere peruvienne. Nous sommes accueillis par des poules, des chevres et des cochons hurlants qui sont brades du cote peruvien. En deux sauts de puce nous nous extirpons de la frontiere et de ses contrebandiers en tout genre (j’ai déjà donne, voir Mexico/Guatemala) et, apres un copieux petit-dejeuner, je nous obtiens un ride en camion jusqu’a la ville de Piura. Incroyable de voir comme le paysage change progressivement en l’espace de quelques heures alors que nous nous rapprochons de la cote. Finalement, lorsque nous arrivons a Piura, le paysage de montagnes vertes de basse altitude a été completement remplace par un desert de sable parseme de quelques arbres et epineux.

En la mula hasta Piura

La Panamericana en el desierto  El desierto de Sechura

La chaleur est torride et nous ne nous attardons a Piura que dans le but d’acheter quelques fruits et de l’eau avant d’aller camper dans le desert. Bon, le temps de deguster quelques douceurs a l’arequipe egalement, cette onctueuse creme de lait, produit phare de la patisserie peruvienne. En fin d’apres-midi notre campement est etabli. Completement isoles dans ce paysage typiquement marocain…euh…peruvien…enfin, je crois. Vu l’isolement et le peu de risque d’incendie, nous nous autorisons un grand feu de joie, ce qui a l’avantage d’eloigner les moustiques. Une nouvelle soiree tranquille avec mes compagnons de route. Finalement, quand on a le meme etat d’esprit ce n’est pas si mal de voyager a plusieurs !

Atardecer en el desierto Campamento en el desierto Como se transportan las cabras en Peru... - Piura

Pas si facile de se procurer un transporteur jusqu'à Chiclayo le lendemain. Du coup, nous optons pour la separation strategique. Mes amis russes s’en vont avant moi mais je ne tarde pas a les rejoindre. Nous sommes tous reunis a Chiclayo en debut d’apres-midi. La ville possede une belle place d’armes et la chaleur n’est pas trop suffocante. Je passe une bonne partie de l’apres-midi cloitre dans un cafe interet avant de rejoindre mes amis pour une derniere reunion. Nous discutons jusque tard dans la nuit supportes par de la bonne biere peruvienne. Je les quitte avec un beau bracelet au poignet et une carte de l’Amerique du Sud, chose que je recherchais desesperement depuis plusieurs mois. Merci du fond du coeur !

« Thanks guys for everything ! A pleasure to have met you, to have traveled with you and simply to know you ! Enjoy the trip and see you soon ! »

De Cuenca a la frontera peruana

Je quitte Cuenca tot le matin avec une irresitible envie de tracer la route. Le Perou n’est plus tres loin et j’ai hate (ou pas finalement) de verifier si le mythe du lama cracheur est veridique. Je grimpe dans un coffre de camionnette pour mon premier ride. O surprise, la camionnette s-arrete 2 minutes plus tard et deux « mochileros » s’embarquent a mes cotes. Anastasia et Georg sont deux russes vivant au Canada en route pour relier Quebec a Ushuaia. Ah ben, pour une coincidence ! Adeptes du stop, du camping, du couchsurfing et autres plans debrouille, nous parlons le meme langage (meme si mes rudiments de russe laissent a desirer). Voila presque un an que ces jeunes gens sont en voyage et je les trouve bien plus assidus que moi. Ils ont pratique toutes sortes de metier le long de la route et j’admire leur patience et leur abnegation. Nous decidons logiquement de voyager ensemble quelques temps.

Tintin et le temple du soleil, ca vous rappelle quelque chose? Yo, George y Anastasia despues del primer viaje - cerca de Cuenca

Il n’y a pas beaucoup de monde sur la route. Et pour cause, des indiens Quichuas bloquent la route un peu plus loin, reclamant le droit d’etre entendu sur la pretendue privatisation de la gestion de l’eau. Nous passons le barrage a pied et commencons tranquillement notre marche vers Loja. De temps en temps passe une voiture qui rebrousse chemin et nous en profitons pour poursuivre le stop. Nous arrivons tant bien que mal a Loja en fin de journee. Nous elisons domicile dans un immeuble en construction avec une superbe vue sur la ville et les montagnes la surplombant. Soiree passee sous le signe de l’echange culturel. Tres enrichissant.

Reten indigena entre Cuenca y Loja Nuestro apartamento! - Loja  Solos sobre la carretera... - entre Cuenca y Loja

Nous partons tot le lendemain. Un premier ride nous mene a Cotamayo, une ville de taille moyenne nichee dans une superbe vallee ensoleillee. De la nous atterrissons ensuite a velacruz apres avoir traverse de superbes montagnes. Malgre l’altitude la temperature est elevee et le soleil tape fort. Nous sommes a Catacocha a l’heure du dejeuner. Cette petite ville construite sur un rocher a flanc de falaise offre une vue impressionnante sur la vallee environnante.

Vista sobre Catamayo El señor Christo, siempre cerca de nosotros... - Catacocha Vista desde el mirador de Catacocha

Deux rides en fond de camion (dont un accroche a l’arriere du vehicule soutenue par une barre en fer rouillee a la solidite douteuse; effrayant!) et un dans la confortable jeep de Wilson, nous menent jusqu’a Macara. Nous campons 1km avant la frontiere derriere une station service. Jolie vue sur les rizieres de Macara qui forment un paysage etrange avec les montagnes alentour (et ma belle ganache au milieu qui plus est !). La nuit tombe vite et les moustiques sont affames, nous nous refugions dans nos tentes respectives.

Campamento cerca de la frontera - Macara Yo, haciendo el pallaso... - Macara

Hasta Cuenca, pasando por Macas

Alors que je quitte Puyo sous la pluie et determine a m’enfuir au plus vite de cette ville (pas malin de commencer le stop a 16h mais je ne suis pas d’humeur a prendre ce genre de chose en consideration a ce moment-la), j’attends peu avant que la chance ne me sourisse a nouveau. En effet, je me fais embarquer par Vicente et sa femme, Graciela, jusqu'à Macas. Vicente et moi discutons tout le temps du trajet, environ 2h, et nous lions rapidement. Du coup, ce dernier m’invite a rester chez lui, indefiniment si je le souhaite, et je fais la connaissance de ses trois fils. Vicente est entrepreneur et possede plusieurs magasins a Macas. Sa maison est spacieuse et somptueuse et pour couronner le tout Vicente nous ouvre une bouteille de vin francais que nous degustons tranquillement affales sur le canape. Je crois rever ! En quelques instants je passe de la pluie au beau temps ! Apres manger il me presente ma chambre : lit double avec salle de bains privee. Pas mal.

Je ne pensais faire que passer a Macas mais je reste finalement la journee suivante que je passe surtout avec les trois frangins. Omar, 16 ans, est le plus locace et le plus intrigue par mon cas. Je visite un peu la ville la matinee et me retrouve dans la piscine d’un ami de Vicente l’apres-midi. Une journee tranquille qui s’acheve en grande discussion avec Vicente sur la politique equatorienne.

Vista desde el parque recreational de Macas

Avant de me deposer a la sortie de la ville le lendemain, Vicente m’emmene au sommet du mont qui surplombe la ville. Une jolie et a la fois mysterieuse vue sur les dernieres collines qui masquent l’enfer vert de l’Amazonie.

Vicente frente a las ultimas montanas antes de la Amazonia - Macas Mi pequeño amigo fernando y su tortuga - Macas

“Aun muchas gracias para todo Vicente! Un abrazo a tus hijos y a tu esposa, una grande cocinera!”

De Macas j’atteins rapidement Mendez grace a quelques rides plus ou moins interessants. J’y patiente une bonne heure avant d’obtenir un ride final de 4h a travers les montagnes a nouveau. Alors que pres de Mendez j’etais aux portes de la foret tropicale de l’Amazonie, je remonte donc progressivement vers la sierra et la ville de Cuenca dans laquelle j’atterris vers 17h.

Cuenca

A Cuenca, je suis recu par Patricio, un couchsurfer aux multiples talents. A la fois ingenieur-entrepreneur-danseur folklorique, Patricio a recu plus de 300 couchsurfers en moins de 2 ans ! Je fais un tour de la ville avant de le rejoindre, lui et son ami Guacho, en debut de soiree. La ville est tranquille et agreable mais, bien que jolie, je ne comprends pas les tonnes de louanges que l’on deverse sur sa reputation. Guacho nous prepare ensuite un bon petit plat que nous degustons en discutant. Je me couche repu.

Patricio me convainc de passer encore une journee a cuenca pour en decouvrir ses mysteres. Ok. Je tente donc une sortie au site archeologique d’Ingapirca, le site le plus repute d’Equateur. Je suis un peu decu de me taper 5h de bus aller et retour pour aller voir un site archeologique peu impressionnant et dont le musee me semble bien vide. Du coup, au retour j’ai peu de temps pour aller visiter le musee de la banque centrale, par opposition hautement interessant lui, mais j’ai quand meme le plaisir d’admirer de jolies tetes reduites de la celebre tribu des Jivaros ! Les Jivaros ne sont autres que des Shuar dont j’ai déjà parle dans le billet sur Puyo.   

Sitio archeologico Ingapirca  Sitio archeologico Ingapirca Cabeza reducida por los Jivaros - Cuenca

Je rejoins Patricio et Guacho a la meme heure que la veille et je fais aussi la connaissance d’une allemande et d’un peruvien, egalement en couchsurfing chez Patricio. Le soir, ca discute politique avec un ami de Guacho travaillant au ministere de la culture equatorien.

« Fue un placer conocerte Patricio. Disfruta de tu viaje en Israel y regresa con muchos recuerdos ! »

Puyo

 

J’ai ainsi rendez-vous avec Javier a Puyo, mon hote couchsurfing du moment. Javier me recoit chez lui en debut d’apres-midi et je fais la connaissance de ses deux sœurs et des ses deux freres. Mais ou sont donc les parents ? Javier m’apprend qu’il vivent depuis 5 ans aux Etats-Unis. Etant donne que les ages s’etalent de 8 a 25 ans on suppose que les plus ages prennent soin des plus jeunes. On suppose… Je suis tres bien recu mais la maison est un vrai taudis et quelques cafards courent sur les murs de la chambre qu’ils m’allouent. Bon, pas de quoi fouetter un chat, je ne m’alarme pas.

Je passe ensuite l’apres-midi et la soiree avec Victor, le plus age des freres et sœurs, qui m’apprend que tous sont issus de parents Quichua et Shuar, deux peuples natifs de la partie orientale de l’Equateur. J’en apprends donc un peu plus sur ces peuples en parlant avec Victor. Le lendemain, je pensais visiter une reserve par le biais d’un autre contact couchsurfing mais le plan tombe a l’eau. Je me rabats donc sur le musee ethographique de la ville et le defile en fin de journee pour commemorer les 111 ans de fondation de Puyo. Divertissant, surtout la presentation des candidates a l’election de « Miss Puyo » !

Desfile en Puyo La amistad entre colonos y indigenas, que bonito! - Puyo  Desfile en Puyo

  Desfile en Puyo  Que rico este museo! - Puyo

Victor, dont la famille possede quelques hectares de foret, me promet la visite d’une communaute Shuar le lendemain. Normalement, je pensais partir tot le matin mais son invitation m’interesse grandement et je decide de rester. Puyo constitue une excellente base pour l’exploration de l’Amazonie equatorienne et bien que je sois peu tente par l’aspect nature (la « selva » j’ai donne et je prefere definitivement la montagne…), je suis tres interesse par l’aspect ethnographie.

Seulement voila, alors que le soir je refuse d’aller a la fete foraine qui suit le defile (pas franchement convaincu par ce qui ressemble a une fete a la saucisse de seconde zone), j’abandonne Victor vers 22h et rentre me coucher. Nous sommes censes partir en visite a 6h le lendemain. Vers 4h du matin rentrent Victor et Javier completement ronds qui viennent me reveiller jusque dans ma chambre. J’apprecie moyennement et je sais d’ores et déjà que la visite est a l’eau… Effectivemment, le Victor ne se reveillera pas avant midi le lendemain.

Bon, decide a partir tot du coup, j’attends malgre tout jusqu'à 16h qu’une des sœur veuille bien me rembourser les quelques dollars que je lui ai prete. Pas vraiment une reussite mon couchsurf a Puyo… Premiere fois en 8 mois, je ne vais pas me plaindre.

Baños

Peu apres avoir quitte Quito en colectivo, je me retrouve a une station de pesage a la sortie de la ville. Alors que j’y fais tranquillement du stop, une voiture vient spectaculairement s’enfoncer dans un poteau a quelques metres de moi. Le chauffeur est miraculeusement indemne. Parfait, ca me permet de le traiter d’irresponsable sans trop culpabiliser… Bref, me voici en partance vers Baños. Nous passons le volcán Cotapaxi que je ne vois malheureusement pas car cache dans la brume, puis nous arrivons a Latacunga. Changement de vehicule pour arriver a Ambato, marche, nouveau changement de vehicule, re-marche, re-nouveau vehicule jusqu’a Pelileo et j’arrive enfin a Baños avec un charmant couple de sextagenaire.

Baños est une charmante petite ville tres touristique coincee entre la sierra que je viens de quitter et la selva amazonienne vers laquelle je me dirigerai par la suite. Je me trouve une petite auberge de jeunesse accueillante si ce n’est la multitude d’americains et d’israeliens qui la peuplent et qui me tapent rapidement sur les nerfs. Trop bruyants, trop expansifs, trop consommateurs, trop je m’en foutistes… Bref, trop en general… Seule consolation, je dors seul avec une jeune norvegienne. Je ne suis pas parvenu a briser la glace…

Le lendemain, je m’empresse de prendre mes clics et mes clacs et je me procure un velo pour aller visiter le coin. Quelle idee alors qu’il y a de superbes buggies a disposition ! Bref, j’enfourche mon modeste destrier et visite les nombreuses cascades sur la route entre Baños et Puyo. Nature exuberante et abondance d’eau caracterise la region.

Cuando el volcan se despoerta... - Baños Cascada del diablo - Rio Verde

Cascada algo (arrrh, no tengo memoria) - Baños Valle entre Baños y Puyo

Je reviens en debut d’apres-midi a Baños, me rassasie rapidement, et repars directement sac sur le dos, decide a aller camper dans la montagne. Je souhaite m’approcher le plus possible du volcan Tungurahua qui ne se decide pas a sortir des nuages depuis mon arrivee dans la vallee. La randonnee m’offre de belles vues sur la ville et les environs mais ma sortie en velo du matin me laisse des jambes lourdes. En fin de journee je campe au pied du volcan qui fera finalement son apparition pour une vingtaine de minutes, pas plus. Courte recompense mais recompense quand meme !

Al lado del volcan Turungahua Virgen de Baños de Agua Santa Al lado del volcan Turungahua

La nuit est (tres) humide et je me reveille dans le brouillard. Je redescends sur le village par la route et j’ai peu de mal a trouver une voiture pour m’emmener a Puyo, a 60 km de la.

Quito

Me voila donc a Quito. Moi qui n’aime pas particulierement les grosses metropoles je suis servi! Il me faut deux heures pour traverser la ville en transport en commun avant d’arriver finalement chez Myri, une amie du meme ami qui m’avait recommande Karina (dis moi Flo, t’as pas chome en Equateur apparemment!). A peine arrive, Myri me recoit comme un roi dans sa famille et j’ai droit a un “almuerzo” copieux de la part de sa mere alors qu’il est deja 16h. Nous discutons tous ensemble jusqu’a la nuit tombe, ensuite Myri m’entraine en ville sortir avec quelques amis. Ainsi, je me retrouve avec un petit groupe de filles - et deux amis suedois des filles ce qui met un peu d’exotisme dans ce paysage latino – a aller manger un hamburger dans un bar vintage et a aller chanter au karaoke dans le quartier gringo. Pas tres latino finalement comme ambiance si ce n’est la bonne humeur des filles et le karaoke anime!

Myri y sus amigos - Quito

Le lendemain, je passe un dimanche tranquille entre la maison de Myri et le centre-ville de Quito. Le centre est superbe ! Honnetement, de toutes les grandes villes d’Amerique Latine que j’ai traverse, c’est probablement le plus beau centre-ville qu’il m’est donne de voir. De nombreux edifices d’aspect colonial ont été restaures et les eglises presentent un melange d’authenticite et de modernite insolite. On croise meme une basilique gothique au milieu de tout ca… La nuit, la ville s’illumine et donne une autre dimension aux batiments qui reprennent alors vie. A noter que de nombreux natifs vivent a Quito et cohabitent avec le reste de la population. Tres peu vu ce type de situation jusqu'à maintenant…

Iglesia algo (no me recuerdo) - Quito Iglesia santo domingo - Quito

El cielo de Quito Abajo de la basilica - Quito

Je rentre pile poil de ma visite du centre pour une soiree degustation de lasagnes et de crepes avec les memes zouzous que la veille. Les crepes sont evidemment preparees par moi-meme, nationalite francaise oblige ! La journee du lendemain est destinee a mon traditionnel « jour de labeur », soit lessive-blog-Promethee, et je reste donc chez Myri en compagnie de sa mere qui me regale de ses petits plats toute la journee durant. Hum, qu’il est bon de travailler parfois ! Je retrouve Myri en ville le soir et cette derniere me fait un remake de « Paris by night » version Quito. J’ai meme droit aux legendes propres a chaque eglise.

Je quitte Quito le lendemain par la voie sud, direction Baños !

« Gracias a ti y tu familia Myri ! Pase un tiempo muy agradable en Quito contigo y tus queridos, familia y amigos ! »

La zona Intag

Je me rends a Otavalo avec un but precis, je souhaite visiter un projet de micro hydraulique (HidroIntag) a l'ouest de la sierra dans la zone dite "Intag". Je dors donc a Otavalo, camp de base de nombreux indigenes otavalenos dont l'artisanat est tres repute. Je m'en rends compte le lendemain en traversant la plaza de los ponchos ou de nombreux artisans exhibent leur travail. La ville en elle-meme est tres agreable et tranquille.

Mercado de los ponchos - Otavalo Mi novia! - Otavalo

J'essaye en vain de contacter des personnes de HidroIntag alors que je me trouve toujours a Otavalo. Finalement, je me rends sur place dans l'espoir de voir le coordinateur d'HidroIntag le lendemain, dans un lieu ou ce dernier doit participer a une reunion. J'imagine qu'on ne peut meme pas qualifier ca de rendez-vous... Vu les delais et vu l'isolement du lieu, je n'ai pas le choix, je dois prendre le bus. Apres deux heures de voyage a flanc de falaise dans des forets humides, nous arrivons a Apuela. La nuit tombe et je me trouve un coin pour camper.

Au reveil, je me mets en quete du fameux lieu de reunion pres de la commune de Nangulvi et fais ainsi la connaissance d'Antonio, ancien maire de la commune et reconvertit dans le tourisme. Il m'annonce qu'il doit participer a la reunion en question et, durant le temps que je passe avec lui avant cette derniere, il me fait l'historique de la zone. En fait, la zone Intag, particulierement riche en ressources naturelles, a la terre fertile et au climat ideal, fait l'objet de nombreuses convoitises depuis des annees, notamment de la part de societes minieres. Antonio nomme cela la "malediction de l'abondance"! A peine quitte le Choco en Colombie j'ai l'impression que l'histoire se repete...

De fait, quinze ans de lutte pour la preservation de leur milieu naturel a fait des gens d'Intag un modele dans la lutte contre l'industrie miniere mais egalement en matiere d'innovations sociales et territoriales. Le projet HidroIntag s'inscrit dans cette optique et represente une alternative de plus a l'exploitation miniere de la region.

Je me rends donc au lieu de reunion avec Antonio et me retrouve ainsi a participer a l'elaboration d'un plan zonal avec une trentaine de personnes de diverses associations d'Intag. Parmi eux, Denis, le coordinateur d'Intag avec qui je conviens d'un entretien en fin de journee, apres la reunion (voir Visites dans la partie Promethee). Avant cet entretien j'assiste donc a la reunion et en apprends plus sur la region et visite egalement le centre touistique ou nous nous trouvons, reflet des richesses naturelles de la zone.

Reunion en Nangulvi Zona Intag - Nangulvi Zona Intag - Apuela

Une fois tout boucle, je retourne a Apuela ou j'arrive a la tombee de la nuit et ou je suis recu par Karina, une amie d'un ami. J'approfondis le theme Intag avec cette native de la region et nous finissons la soiree devant un film.

"Gracias chica para haberme recibido. Espero que tuviste un buen fin de semana en Apuela!"

Le lendemain, je reprends le bus tot jusqu'a Otavalo ou je tombe en plein marche du samedi, soit des exposants dans toutes les rues du centre et une abondance de produits artisanaux. J'ai une furieuse envie de tout acquerir mais pas envie de debourser, je me mets alors au troc et refourgue quelques tee shirts malmenes par mes precedents mois de voyage contre un superbe poncho, une echarpe en alpague (laine de lama), un bonnet et des gants, Pare pour le rude hiver qui m'attend plus au sud!

Mi amigo Alberta con quien el intercambio es muy sencillo! - Otavalo Listo para el frio! - Otavalo

Je quitte Otavalo dans la camionette d'une gentille famille et arrive en debut d'apres-midi a Quito.

De Popayan a Otavalo

Le stop a la sortie de Popayan n'est pas evident, le douloureux passe de la region n'incite pas les gens a prendre des autostoppeurs... Apres deux heures passees en plein soleil a agiter le pouce, je me fais tout de meme embarquer par un camion benne. Alors que nous traversons les paysages vallonnes du Cauca, nous croisons un camion renverse sur la route. Je me dis que j'aurais pu etre dedans et loue interieurement la prudence de mon conducteur. Nous nous arretons dans un sanctuaire au bord de la route pour obtenir la protection d'une quelconque vierge et je me fais deposer finalement a mi chemin entre Popayan et Pasto.

A nouveau, je poireaute deux bonnes heures a la station esssence d'un bled paume jusqu'a ce que Franco m'embarque dans sa belle 4L rouge! La presence historique de Renault en Colombie fait que 4L, R9 et autres modeles plus recents pullulent sur les routes du pays. En 4 heures de voyage pour arriver a Pasto je ne m'ennuie pas une seconde et aborde tous les sujets avec ce quinquagenaire, anesthesiste de profession, qui se rend a Pasto visiter ses parents.

Franco y su 4L - Pasto

Nous crevons en arrivant a Pasto et finissons le trajet sur la jante. Il fallait que je voyage jusqu'en Colombie pour me retrouver a changer la roue d'une 4L! Franco ne peut m'acceuillir ce soir la et insiste pour que je me trouve un hotel. Il m'acompagne donc a la sortie de la ville ou nous partageons une biere avant qu'il ne me depose dans un "hospedaje".

Je pars tot le lendemain et arrive rapidement a Ipiales, a la frontiere avec l'Equateur. Je prends un peu de temps pour aller visiter le sanctuaire de Las Lajas a 5 kilometres de la. De loin, le sanctuaire ressemble plus au chateau de Dracula qu'a une eglise, mais de pres son architecture gothique, ses superbes vitraux et ses murs en noir et blanc sont un regal pour les yeux du modeste voyageur que je suis. Le chemin qui conduit au sanctuaire est orne de plaques de remerciements adresses a la vierge de Las Lajas. D'ouie dire, le taux de miracles ici est aussi eleve qu'a Lourdes...

El santuario - Las Lajas  El santuario - Las Lajas  Placas de agradecimiento - Las Lajas

Lorsque je passe enfin la frontiere, je complete ainsi une periode de trois mois passee en Colombie, ce superbe pays a la diversite culturelle et naturelle incroyable et a la population si attachante. Je regrette deja le fait de ne plus etre affectueusement appele "monito"!

Une fois passe la frontiere, j'arrive a Tulcan que je traverse rapidement. De la, j'obtiens mon dernier ride de la journee en mula qui me mene jusqu'a Otavalo. Mon bienfaiteur est un as au jeu du "roi du silence" alors je reporte mon attention sur le paysage. A premiere vue, les paysages de la sierra equatorienne sont remarquables. Des montagnes de haute altitude qui pointent de toutes part m'entourent et la nature semble extremement riche. J'entre enfin dans l'idee que je me faisais des Andes.

Llegando cerca de Ibarra - Ibarra

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