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En Chile por casualidad sin un peso pero, si, con dos sandwiches!

Objectif en quittant Comodoro: retraverser le continent, derniere fois promis (!), pour aller me coller a la cordillere et ne plus la quitter jusqu'à la Tierra del Fuego. Apres un peu d’attente je quitte enfin Comodoro. J’atteris a 10 km mais cela me permet ensuite d’avoir un ride pour Caleta Olivia avec Alejandro et son fils qui revienne de la peche a Sarmiento, une ville de l’interieur a quelques 300 km de la. Le littoral est joli mais venteux. Caleta est bien triste et depend autant du petrole que sa grande sœur au nord, je ne m’y attarde pas et entame le stop vers Pico Truncado. J’ai besoin de 2 rides pour y arriver dont un en camion avec Esteban, vieux briscard de l’industrie du petrole. A croire que si tu ne vis pas du fameux liquide dans le coin autant te chercher un autre endroit pour vivre ! Pico Truncado ne differe des villes precedemment citees que par son environnement ; la ville se trouve dans la grande pampa qui separe la cote de la cordillere et le sable a fait place a un paturage sec et epars.

J’arrive ensuite a Las Heras, dont les acces sont bloques par des barrages. Probleme de salaires, je commence a etre habitue. Nous arrivons finalement a entrer avec le camion frigorifique dans lequel je me trouve. Le barrage me favorise au moment de sortir de la ville puisque cela me permet de sympathiser avec Victor, « l’intendente » de Lago Posadas, un petit village de la cordillere situe a l’ouest. Il m’embarque jusqu'à Perito Moreno a bord de sa camionnette.

Nous arrivons en debut de soiree et il ne me reste plus comme solution que de camper sur la place municipale. Personne ne me derange au cours de la nuit et encore moins le lendemain matin, un dimanche ou personne ne semble vouloir se donner la peine de se lever. A mon grand bonheur, le seul commerce ouvert est une boulangerie et je peux ainsi donner libre cours a ma gourmandise. Quelques touristes se rendent a Los Antiguos, la capitale nationale de la cerise, et j’en profite pour sauter dans une voiture. Mon chauffeur est egalement un cadre de l’industrie petroliere qui voyage avec sa fille et son beau-fils. J'ai droit a la photo souvenir du francais fou qui tente un tour du monde. Je dois bien orner quelques cheminees depuis le temps! L’arrivee a Los Antiguos est superbe puisqu’elle offre une vue plongeante sur le lac Buenos Aires et les montagnes enneigees de la cordillere au loin. Ce lac est connu pour etre le second plus grand d’Amerique du Sud apres le Titicaca.

Lagunas al bordo del lago BsAs

Une soudaine impulsion me fait passer la frontiere chilienne a cet endroit et j’arrive ainsi a Chile Chico a bord d’une camionnette qui se rend a l’autre bout du lac BsAs (qui s’appelle d’ailleurs General Carrera du cote chilien, apparemment le seul lac au monde a posseder 2 noms officiels). La camionnette est occupee par un jeune couple americano-argentin, Dora et Marcos, ainsi que par les parents de Marcos. Je passe finalement quelques heures en leur compagnie a faire un peu de tourisme le long de ce lac surprenant qui offre des paysages incroyables. Je descends a Maiten ou je suis alors embarque par Francisco et Ricardo, deux pilotes d’helicopteres vivant a Cochrane et faisant des etudes dans la region pour la future implantation de plusieurs barrages hydroelectriques.  Le voyage jusqu'à Cochrane est splendide, il s’agit du sud de la fameuse « carretera austral » qui mene de Villa O’Higgins a Puerto Montt.

Dora, Marcos y los papas de Marcos - cerca de Chile Chico  carretera austral cerca de Cochrane

A noter que j’ai decide de tenter ma chance au Chili sans le moindre peso et qu’il ne reste plus dans mon sac que 2 sandwichs fameliques et une pomme. Va falloir y aller au culot… Ca commence plutot bien puisque les parents de Marcos m’avaient déjà gave de galettes jusque la et Ricardo m’offre une part de son gateau d’anniversaire de la veille une fois a Cochrane. Pas d’invitation a rester dormir, dommage. Je passe alors chez les carabiniers pour m’enquerir d’une possible poursuite du voyage vers O’Higgins. Cela parait compromis puisque la seule possibilite de revenir en Argentine depuis ce point est la prise d’un bateau qui mene jusqu'à la frontiere et ensuite une randonne a cheval de plusieurs heures qui m’amene au premier village, le tout etant excessivement onereux evidemment. Je vais donc la tenter de la facon « classique » par le Paso de Roballos le lendemain. En attendant trouver un coin ou dormir. Rien ne se presente et, abattu et fatigue, je sonne a la premiere porte que je croise et demande l’autorisation de camper sur la propriete. En 5 minutes la tente est montee et je me trouve a roupiller dans mon duvet bien chaud (heureusement que j’en ai change soit dit en passant car pas une nuit ne depasse le zero degre pres de la cordillere en cette saison). La tenue de nuit ne differe jamais bien de celle du jour, j'ai juste a quitter les chaussures!

Depart tot le lendemain. Pas une voiture sur les premiers 10 km ce qui me contraint a une marche forcee. Court ride de 15 km ensuite qui me mene a la deviation pour le Paso de Roballos. Je patiente en lisant les Notes de Voyage d’un tout jeune Ernesto Guevara qui avait deja quelques accents revolutionnaires. A part ca, le « Che » nous conte les aventures de son premier voyage et fait mention de toutes les roublardises qu’il eut pu faire en compagnie de son ami Alberto lors de son periple. A dire vrai, je suis un veritable enfant de chœur compare a eux qui n’en manquaient vraiment pas une ! Fini la pause lecture, un camion s’amene qui m’embarque pour 15 km a Villa Chacabuco, un centre touristique en construction sous la tutelle du patron americain de The North Face, Douglas Tompkins, qui semble se dedier profondement a la cause environnementale depuis plusieurs annees. Il a justement achete une majorite des terres de la region pour faire une belle reserve naturelle a ses frais et ensuite remettre le tout « clef en main » au gouvernement chilien. Je souhaite glisser au passage que cette region du globe est une des plus riches en eau et que la conjecture actuelle d’epuisement des ressources du precieux liquide n’a probablement rien a voir avec cet activisme environnemental…

El Che me acompana...

Si je reviens a mon cas, j’ai du faire appel a une partie de mon capital nourriture en la personne de ma pomme et d’un de mes 2 sandwichs et je dois dire que je meure de faim. Apres 2h d’attente au soleil pres du centre en construction sans voir passer un vehicule, je me decide a aller faire un tour du cote des cuisines des ouvriers. C’est Maria, la cuisiniere qui me recoit. Pas la peine de discuter des heures, elle lit la faim dans mes yeux et m’offre un plat de lentilles avec du pain maison. Elle assiste alors au record de vitesse de nettoyage d’assiette et sur ce m’offre des fruits et du pain pour le voyage. Retour au stop apres ca. Rien n’a bouge entretemps et rien n’indique que cela va changer. Que faire ? Aller faire ami-ami avec les travailleurs du centre dont certains sont déjà venus me saluer ou partir a l’aventure, seul dans la nature. Ici se caracterise parfaitement la dichotomie de mon voyage partage entre l’aventure humaine et les escapades solitaires dans la nature.

Avec mes fruits et mon pain je me sens finalement assez fort pour couvrir les 60 km qui me separe de la frontiere et me lance alors a pied sur le sinueux chemin de terre. Pendant 20 km c’est le paradis ! Je suis completement seul au milieu de paysages spectaculaires avec pour seul compagnons des groupes de guanacos qui m’ouvre le passage vers l’Argentine. En fin de journee, alors que je commence a tirer la langue, Zorro est arriveeeeee, sans se presseeeeeeerrrr ! Hum, pardon, mais merci Henri cependant. En fait de Zorro, ce sont les carabiniers de la frontiere qui m’ont « ramasse » sur le chemin. Le sergent chef, Enrique, m’a meme trouve un vieux sofa ou dormir dans leur campement et a demande a sa femme de me preparer une succulente omelette. Une nouvelle fois, grace a une chance insolente, je me couche le ventre plein. Une fois en regle le lendemain, je ne pars pas sans un petit dejeuner copieux dans l’estomac offert par le jeune carabinier en poste. Il ne me reste que 12 km a parcourir pour arriver a la frontiere argentine. 

Cerca de Villa Chacabuco  Guanacos curiosos cerca de Villa Chacabuco  Gracias los carabineros! - Paso Roballos

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