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Segunda Visita en el Choco

Apres ma premiere visite dans le Choco, je rentre a Bogota pour deux semaines qui me permettent de mettre au clair les observations que j’ai pu tirer de ce premier contact. Je mene ainsi la vie de bureau pendant cette periode (boulot, dodo sans le metro neanmoins) et m’autorise quelques sorties pour decouvrir un peu Bogota. Olivier, mon colocataire et collegue de travail, m’introduit egalement a quelques unes de ces connaissances et je fais ainsi la connaissance de bogotanos fort sympathiques.

Bogota - Plaza de Bolivar  Bogota - calle en la Candelaria

J’ai aussi le temps de me faire braquer la veille de mon second depart pour le Choco. Ce n’est jamais agreable de se faire mettre en joue par des adolescents nerveux et je ne le recommande pas. Cependant, apres avoir offert de bon cœur mes 3000 pesos (environ 1 euro) et ma splendide montre Decathlon a mes voleurs, ceux-ci se repentent (par bonne grace ou par peur de je ne sais quoi, je ne le saurai jamais) et me rendent mes biens. Curieux agresseurs…

Bref, sur ces entrefaites, me voila donc parti a nouveau pour le Choco. J’arrive a Rio Sucio dans une atmosphere humide qui annonce l’hiver et la saison des pluies. Je retrouve mes collegues arrives une semaine plus tot et nous passons deux jours sur place. J’ai le temps d’apprecier leur travail avec l’Association des Conseils Communautaires du Bajo Atrato (ASCOBA), a laquelle le CINEP apporte son aide, et j’ai meme le temps de presenter mes premiers travaux.

Rio Sucio - Ya empieza la temporada mojada!  Rio Sucio - Presentacion frente a ASCOBA

Je passe ensuite quatre jours dans des communautes du Bajo Atrato avec un compagnon du CINEP et quatre representants d’ASCOBA. Le but pour ASCOBA est de se montrer present pour la population et d’engager certaines demarches pour des programmes d’aide locaux. Pour moi, c’est une occasion d’approfondir ma connaissance de la region sous tous ses aspects et de toucher du doigt aux problemes environnementaux des communautes.

Nous partons en jeep sous la pluie. Cette derniere est pleine a craquer et je me retrouve accrocher derriere avec deux « compadres ». Des la sortie de Rio Sucio, nous nous trouvons bloques, comme beaucoup d’autres, derriere un camion enfonce dans la boue. Apres 2h d’efforts et la venue d’une tractopelle, nous finissons par passer. Nous manquons l’accident peu apres suite a l’irresponsabilite de notre chauffeur qui decouvre l’effet d’aquaplaning. Nous arrivons enfin a La Punta a la tombee de la nuit et nous rendons a La Pala, a une demi-heure de marche. La Pala a été debarassee depuis peu par l’armee de groupes armes illegaux, malheureusement le delateur a été tue deux jours avant notre arrivee suite a cet episode. Un rappel puissant du danger latent qui plane en permanence sur les populations locales. Nous dormons dans l’ecole qui possede un sol de beton et un toit entier. Le lendemain, nous reunissons le conseil du village et realisons notre petite presentation, qui va se parfaire au fil des visites, ainsi qu’une enquete sur les possessions territoriales des habitants. Evidemment, ceux-ci ne possedent quasiment rien des enormes « fincas » ou « plataneras » du coin et sont voues a subir la loi des grands proprietaires, legaux ou non…

Rio Sucio - Problemas con un camion de madera en el barro...  La Pala - una platanera

Nous partons en debut d’apres-midi pour Villa Nueva, une communaute reculee composee d’une vingtaine de familles. Apres 2h de marche dans la boue (heureusement qu’on m’avait prete des bottes !) et sous un soleil accablant, nous arrivons enfin. Nous parcourons ce qui un jour fut une vaste foret pleine de vie et qui n’est plus aujourd’hui que paturages et plantations de platanos. Apres un match de foot avec les enfants du village, se profile la reunion avec le conseil communautaire. La reunion a lieu dehors, sous un ciel etoile somptueux. Tres romantique mais peu pratique pour prendre des notes ou identifier son interlocuteur etant donne l’obscurite… Et oui, pas d’electricite ici, soit pas d’eclairage. Nous dormons a nouveau dans l’ecole et nous lavons au lavoir de l’eglise que le dernier pasteur a deserte depuis longtemps, ronge par la solitude.

Villa Nueva - partido de futbal  Villa Nueva - donde ya no hay arboles hay barro!

Nous repartons le lendemain matin direction Calle Larga que nous atteignons apres 1h de marche. Nous repetons notre presentation et retournons en fin de journee a La Plata pour y passer la nuit. La venue de l’hiver est annoncee par les nuees de scarabees qui s’amoncellent pres de toute source de lumiere. Nous dinons le repas devenu notre quotidien depuis trois jours : riz, platano frito et poulet (choisi avec soin a chacune de nos arrivees dans les communautes), avant d’aller nous endormir dans l’ecole. Premiere fois de ma vie que je suis victime de discrimination raciale puisque les enfants du village, qui n’avaient jamais vu un blond auparavant, n’arrete pas de m’appeler « monito » et prennent la fuite a la simple vue de ma criniere jaune !

La Pala - habitacion typica

Nous quittons la communaute dans la matinee et retournons a Rio Sucio en moto, seul moyen de transport a disposition sur le moment. Je me retrouve a la queue d’un cortege de six motos, cramponne derriere mon chauffeur, supportant tant bien que mal les nids-de-poule de la piste gravillonee que mon chauffeur ne se donne pas la peine d’eviter. Nous crevons apres 20 minutes de course.

Mon compagnon d’infortune parvient malgre tout a enfourcher son engin, a cheval sur le reservoir d’essence et a grand renfort de fumee blanche et acre. Je lui propose de retourner a Rio Sucio pour m’envoyer une autre moto ; on ne peut pas dire que les vehicules soient de sortie ce jour la puisque je ne croise personne pendant mon heure de marche le long de la route. Arrive mon nouveau chauffeur qui repart pleine bourre une fois sa marchandise chargee, c'est-à-dire moi et mon fidele sac a dos. Cet inconscient fini a oublie d’apprendre le sens du mot prudence et ce qui doit arriver arrive. A l’entree du village, ne parvenant pas a redresser sa moto, il nous envoie dans le decor et j’ai droit a un vol plane suivi de plusieurs roulé-boulé. Je m’en tire heureusement avec quelques plaies et une jambe boiteuse. Bon, je remercie sans rancune mon chauffeur qui s’en sort indemne et je finis a pied. Retour au bercail difficile mais j’y suis !

Rio Sucio - Dulce noche Foto de un amigo mio...

Nous quittons Rio Sucio le lendemain en « panga » et descendonc l’Atrato jusqu'à Turbo. De la, direction Apartado ou je reste deux nuits (dont une bien trop arrosee qui m'a valu d'expulser violemment mon repas du soir) avant mon vol pour Bogota du lendemain.

Adios le Choco, region dangereuse et tellement complexe mais curieusement si attachante, vivante et intrigante !

Commentaires (4)

1. louis 25/03/2010

HAha, tu déchires Temoue, ptite question, monito, ca veut dire peau de fesse?
Sinon profite bien et reste sur tes gardes, le ramirou est vicieux.

2. la mouette voyageuse 26/03/2010

En fait, ils appellent les blanc des "monos" ici, ce qui litteralement veut dire "singe"... Et monito c'est un petit diminutif couramment utilise. Ptet' bien que ca veut dire "peau de fesse" finalement, mais de blanc alors!

3. Swann & Tof 03/04/2010

Hello Mouette (tu sais pour qui)
Hello Jo (tu sais pour qui)

On pense trèèèès fort à toi et on est ensemble en train de boire à ton honneur.

Nous espérons que ça se passe bien malgré la ruisselante que l'on constate sur les photos... As-tu encore la "coulante" ? On souhaite que tu l'aies aussi avec les américaines...

Swann : "Je viens dès que tu m'invites. Où ? N'importe où !"

Signé tes amis

PS : tu nous manques

4. la mouette voyageuse 12/04/2010

Mea culpa, je viens d'apprendre que "mono" designe un blond... Donc "monito" doit vouloir dire blondinet en quelque sorte! Pas si discriminatoire que ca finalement :)

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