COSTA RICA

El Chirripo y hasta Panama

Je me leve de bonne heure dans le but de realiser l'ascension du Chirripo dans la journee. Le trajet se fait normalement sur deux jours mais passer la nuit la-haut me reviendrait a payer 25$ de plus. Petit budget oblige je tente l'aventure sur un jour. Je commence l'ascension a 6h30. Je traverse successivement une foret a la vegetation exuberante et a la faune aussi diverse qu'abondante, une foret de pins plus en hauteur recemment aneantie par quelque incident meteorologique et une vallee a l'herbe rase sur les hauteurs de la chaine montagneuse. La vue est superbe tout du long ce qui me permet de ne pas m'ennuyer pendant les 6h30 d'ascension. Arrive en haut, j'ai la deception de me trouver dans les nuages et je ne peux donc m'offrir la vue unique sur les deux oceans, Pacifique et Atlantique, que l'on m'avait promis. Je me contente d'une vue en plonge sur la lagune. Decidement, apres avoir rate le volacn Arenal c'est au tour du Chirripo de me faire des miseres! Nature du Costa Rica, tu ne m'aimes pas, tant pis pour toi!

Chirripo - Vista a media subida  Chirripo - en el bosque  Chirripo - Vista sobre la laguna en la niebla

Je suis donc le seul imprudent a redescendre ensuite et je termine de nuit ma longue marche, craignant une improbable attaque de jaguar dans l'obscurite de la foret luxuriante. Impressionnant de voir comme les bruits s'intensifient durant la nuit! Voyant que ma lampe frontale fonctionne mal, quelques lucioles tentent de m'eclairer le chemin, mais peine perdue je finis les deux derniers kilometres cherchant ma route a tatons dans le noir. J'arrive epuise a 19h30 a l'hotel ou j'avais laisse mon lourd sac a dos. Autant vous dire que je ne fais pas long feu ce soir la...

Je quitte San Gerardo le lendemain. J'attends 2h avant d'obtenir un ride du fait du peu de frequentation de cette petite route de montagne. Depuis San Isidro, ou je cuis litteralement sous le soleil de milieu de journee, je me fais prendre en stop par Denis. Denis ne perd pas de temps pour me conter son histoire d'ancien drogue, voleur, menteur, pecheur et j'en passe, finalement sauve il y a 8 ans de cela par Dieu en personne. Aujourd'hui, Denis a une ferme a cote de la ville de Volcan et a cree un centre charge d'acceuillir des jeunes de la rue en difficulte. Les voies du Seigneur sont impenetrables... Ce soir la, je ne peux aller plus loin et je dors finalement dans un champ d'ananas (exotique, n'est ce pas?) a l'abri des regards. Je trouve d'ailleurs en bord de route un ananas en parfait etat de conservation qui fait finalement office de diner ce jour la.

Volcan - comiendo mi pina en un campo de pina!

Je quitte mon champ d'ananas de bon matin et me fais prendre en stop par Ronald dans son camion qui s'en va tout droit a la frontiere avec le Panama. Ronald est proprietaire de sa propre entreprise de transport d'huile de palme qu'il achete au Panama pour finalement la revendre a San Jose, la capitale du Costa Rica, et Puerto Limon. D'apres lui, le negoce de l'huli de palme est un marche en pleine expansion (de fait, tous les champs bananiers de la cote pacifique du Costa Rica ont ete remplaces par des champs de palmiers) et ce dernier m'en explique tous les tenants et les aboutissants. Pour ceux qui connaissent le celebre film Forrest Gump, vous pouvez comparer cette experience a celle du heros eponyme lorsque son ami  Bubba lui explique tous les aspects du commerce de la crevette. Ainsi, fort de tous ces conseils et details techniques, vous pouvez imaginez qu'il me serait aise de me lancer dans pareille entreprise si je n'avais pas un tour du monde a realiser!

J'arrive en fin de matinee a la frontiere de Canoas, ou j'ai le desagreable privilege de changer mes colones en dollars. Encore un pays sous la botte des Etats-Unis dont l'omnipresence en Amerique Centrale commence a serieusement m'echauffer...

Fortuna, Tilaran y hasta el Chirripo

Le passage de la frontiere du Costa Rica depuis le Nicaragua s'avere une veritable epreuve de patience. Apres 1h30 de lancha depuis le Castillo quitte a l'aube, nous passons3h dans une file d'attente au service d'immigration du Nicaragua. Particularite du bureau : la sortie se fait cote riviere dans un coque de noix chargee d'emmener environ 80 passagers cote Costa Rica pour le passage de la frontiere. Le voyage dure 1h et l'ecosysteme traversee, la reserva de los Guatuzos, est tout simplement un des endroits du monde les plus riches en biodiversite, notamment en espece d'oiseaux. Nous arrivons a Los Chiles en fin de matinee et passons encore pres de 30 minutes au service d'immigration du Costa Rica pour obtenir nos tampons d'entree.

Los Chiles - Marie, Lucie y Till, mis companeros alemanes

J'abandonne alors mes compatriotes europeens qui partent prendre le bus tandis que je m'en vais faire du stop a la sortie de la ville. Pas si facile le stop au Costa Rica d'autant plus qu'il se met alors a pleuvoir. Malgre tout, apres un moment, j'obtiens mon premier ride pour en enchainer finalement trois jusqu'a Fortuna, petite ville (bien trop touristique) nichee au pied du volcan Arenal, dans le nord du pays. Ma venue ici n'est pas fortuite, j'espere tout simplement assister au somptueux spectacle offert par le volcan lorsque celui-ci s'ebroue durant la nuit et que de la lave s'en echappe pour couler lentement sur ses flancs. Mais la nature en decide autrement puisqu'il ne cesse de pleuvoir jusqu'au lendemain et que je ne peux donc assister a l'evenement.

De Fortuna je me rends a Tilaran en bus, une fois n'est pas coutume, situee de l'autre cote de la lagune. Je prends le bus pour arriver rapidement a Tilaran dans l'espoir d'organiser une visite de ferme eolienne. La region est la plus ventee du pays et les projets eoliens, ainsi que geothermiques et hydrauliques, y abondent. Apres plusieurs heures de recherches et de tractations, j'arrive finalement sur les hauteurs de Tilaran en fin de journee et je suis recu sur le site de Tejona pour une visite dont j'ai mis le compte-rendu en ligne (Visites).

Tilaran - Arriba de la ciudad, cerca de las turbinas  Tilaran - Tejona eolicos en la niebla

Je sors de la ferme eolienne a la nuit tombee dans la tempete (vent a pres de 120 km/h et pluie cinglante). Je cherche desesperement un endroit abrite ou planter la tente et me rabats sur une petite habitation en bord de route ou je me fais recevoir par la famille Guzman et ses neuf enfants. Je passe la soiree a discuter avec l'ainee des filles, Lidia, puis m'en vais dormir a meme le sol dans la remise. Un refuge inespere! Je quitte tout ce petit monde tot le lendemain et me dirige vers le sud. Differents rides m'emmenent de Tilaran a Las Cana puis a l'entree de la peninsula de Nicoya. De la, je me fais prendre par Carlos et Odilie, deux professeurs a la retraite allant rejoindre de la famille dans le sud du pays. Tres communicatif, attachant et genereux, le couple m'emmene finalement avec lui au parc naturel Manuel Antonio ou je profite des plages paradisiaques, des animaux et du jus de coco.

Puerto Arenas - Cocodrilos enormes!  Manuel Antonio - playa paraisia  Manuel Antonio - Pensando mirando la playa

Manuel Antonio - Carlos, Odilie y Solana

Je ne les quitte qu'en fin d'apres-midi a la deviation pour San Isidro et le cerro Chirripo, le plus haut mont du pays. Un ride rapide me mene tout droit a San Isidro et, allant contre mes principes, je stoppe de nuit pour finalement arriver a San Gerardo de Rivas vers 21h ou je campe dans le jardin de mon dernier bienfaiteur.

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