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Un petit tour et puis revient

Le jeudi matin je remercie Daniel qui s’en va travailler tandis que je fais mon sac. J’ai finalement opte pour le nord et je reste donc dans la region de Nagano et ses montagnes.

“Thanks Dan ! Was a good time in Ina ! Gambatte with your students and buy a fucking pancho for the rainy season!”

Je quitte Ina vers midi. Je me positionne a l’entrée de l’autoroute pour Matsumoto et n’attend pas plus de 5 minutes avant d’avoir mon premier ride. J’ai tendance a oublier le nom de mes chauffeurs en moins de 30 secondes et cette fois la ne fait pas exception a la regle. De plus, les noms japonais ne sont pas des plus faciles a retenir… Le trajet est court jusqu'à Matsumoto. Je suis depose a l’entree de la ville ce qui me vaut une bonne marche de 2h pour atteindre la sortie en direction de Kamikochi. Une fois encore, l’attente est courte et j’avance d’une vingtaine de kilometres. Un dernier ride pour arriver a l’entree de Kamikochi et le tour est joue !

Kamikochi est un complexe hotelier situe dans une superbe vallee. La saison n’est pas encore ouverte et tous les hotels se preparent a recevoir les premiers clients dans une semaine. Alors que je m’enfonce a pied dans la vallee, la nuit tombe. Je demande mon chemin dans un hotel et suis finalement recu par trois superbes receptionistes qui tiennent a m’accompagner jusqu'à mon campement. Merci les filles ! La premiere nuit en tente est froide. Et pour cause, il y a de la neige partout ! Grande randonnee le lendemain avec tentative d’ascension d’un des monts enneiges de Kamikochi. Je fais la connaissance des Nihon zaru, les pacifiques petits singes qui peuplent la vallee. Le beau temps matinal fait place a la pluie et je finis completement trempe avec en prime de la neige dans les chaussettes. Nouvelle nuit glaciale (et humide) dans ma tente avant de quitter le parc le lendemain. L’endroit est vraiment superbe et je me promets de revenir un jour en été.

entree dans Kamikochi  Green river - Kamikochi  Nihon zaru - Kamikochi

Totemo yuki! - Kamikochi  Trempe jusqu'aux os - Kamikochi

Pas facile de faire du stop sous la pluie mais je suis rapidement embarque par Mikei, une femme d’une cinquantaine d’annees. Elle est mon premier chauffeur parlant anglais ! Elle me depose au pied du château de Matsumoto sans oublier de s’arreter dans un restaurant pour me faire gouter la specialite locale, l’oyaku, une delicieuse boulette faite de viande ou de legumes. Le château est un des plus vieux du Japon (16e siecle) et un des mieux conserves. L’exterieur est noir et blanc tandis que l’interieur est tout a fait sombre. Le système de defense du château tres avance a permis a ses occupants de ne jamais etre defaits. Apres ma petite visite, je tombe nez a nez avec de sympathiques vrais faux samurais et ninjas. Photo souvenir obligee…

Matsumotojo - Matsumoto  Des samurais, des ninjas et un pokemon! - Matsumoto

La pluie n’en finit pas. Un jour et demi dehors sous la pluie quand on est trempe c’est long, c’est tres long. Pas de stop pour aujourd’hui donc. Je me refugie dans un cafe ou je passe quelques heures a profiter du WiFi. Obtenir une connexion internet, gratuite qui plus est, releve de l’impossible au Japon. Tout le monde possede des telephones portables avances, generalement des I-Phones de derniere generation, avec internet illimite et accessible n’importe ou. Je peux parfois passer des heures a la recherche d’une connexion… Je partage ma nuit entre le « Mac Donaldo » ouvert 24h/24h et les confortables toilettes de la gare de Matsumoto (lorsque finalement mon hotel du soir a l’odeur d’huile frite ferme ses portes pour trois heures entre 2h et 5h ; publicite mensongere !).

Evidemment je suis leve tot le lendemain et j’apprecie de revoir briller le soleil. Petite marche en direction de l’est de la ville qui me permet d’apprecier le lever de soleil sur les montagnes. Nous ne sommes qu’au printemps mais le soleil se leve déjà tres tot (entre 4h et 5h). Le Japon n’usurpe pas son appellation de « pays du soleil levant ». Apres 2 minutes de stop j’ai mon premier ride. La voiture chavire tranquillement sur les virages de la petite route de montagne qui nous mene vers Saku. Le paysage est splendide ! Les montagnes ont des formes tres etranges et sont recouvertes de vertes forets depuis l’arrivee du printemps. Une fois a Saku, je suis pris en photo par mon chauffeur pour la future anecdote aux amis, et ensuite depose a l’entree del’autoroute menant a Maebashi. Il n’y a pas beaucoup de place et ma marge de manœuvre est reduite. Neanmoins, comme d’accoutumee, j’attends peu avant de me faire embarquer par un jeune couple dans leur monospace. Pas d’anglais donc on se comprend comme on peut, ce qui nous vaut generalement de bons fous rires. Encore une fois, je suis ensuite depose a l’endroit ideal pour me permettre de poursuivre ma route. Je me retrouve donc a l’entree de l’autoroute allant vers Numata ou s’arrete une gentille vieille dame pour me deposer sur une aire d’autoroute. Jugeant que mon emplacement n’était pas approprie, elle a tout simplement traverse toute la longueur du peage pour m’embarquer et me permettre d’augmenter mes chances ! Et ca marche puisqu’il me suffit d’une voiture pour arriver ensuite directement a Numata.

Quand je raconte mes aventures a Kenji, mon chauffeur jusqu'à Numata, et l’informe que je me rends a Nikko, celui-ci decide de m’accompagner car c’est un endroit qu’il adore. Du coup, c’est petit atelier de japonais au programme entre Numata et Nikko tandis que nous zigzaguons gaiement entre les montagnes. Celles-ci ne sont pas encore entrees dans le printemps ; il fait plus froid ici et le changement de saison se fait attendre. Une fois a Nikko, il est finalement trop tard pour visiter les temples et Kenji retourne a Numata tandis que j’ere un peu en ville avant de me trouver un coin ou camper. Je suis dans les bois, au pied des temples, ou j’aurai le plaisir de me faire visiter par quelques cervides locaux.

Le lendemain matin, j’ai droit a ce qui est sans doute ma meilleure visite de monument historique depuis le debut de mon voyage. Les temples de Nikko, « A World Heritage », sont fantastiques ! La cite regroupe plusieurs complexes et chaque complexe a son propre temple d’importance et ses autres batiments gravitant autour du temple principal. La cite se situe en plein milieu d’un somptueux bois abritant des arbres de tailles impressionnantes et aux troncs massifs. L’exterieur des temples est magnifique mais l’interieur l’est probablement encore plus, tout en raffinement et en detail. Malheureusement (ou heureusement pour la preservation de ces tresors), les photos a l’interieur des batiments sont interdites. J’aurais aime vous faire partager notamment la beaute des trois bouddhas de 8 m de haut qui tronent au sein du Sanbutudo, mais il vous faudra faire vos propres recherches pour cela.

Nikko  Nikko  Nikko

Nikko  Nikko

Nikko

Je passe ensuite mon debut d’apres-midi a me ballader en ville et a refaire le plein en vivres avant de me rendre 30 km plus loin en stop. Je souhaite camper devant le lac Chuzenji, entoure de montagnes encore enneigees a cette saison. Je squatte un camping vide qui offre une vue idyllique sur le lac. Beaucoup de vent cette nuit la qui vient s’ajouter au froid. Je n’arrive pas a allumer mon feu. Je ne sauverai l’honneur que le lendemain alors que le vent sera tombe. Apres avoir profite d’un petit dejeuner au coin du feu avec vue sur le lac et les montagnes, je longe le lac jusqu'à atteindre les chutes Kegon ou je partage le point de vue avec une classe d’ecoliers curieux.

Chuzenjiko  Chuzenjiko  Kegon falls

Je reprends le stop avec pour toute idee de destination la prefecture de Chiba et la mer. Yoshihiko me prend en stop dans son camping-car alors qu’il revient d’une partie de peche. Il parle anglais et je peux le harceler de questions sur lui-meme et son pays. Il me depose pres d’Utsunomiya. En moins de 3h, j’enchaine ensuite trois rides pour finalement revenir quasiment a mon point de depart. J’aurais aussi le loisir de devoir me debarrasser d’un japonais saoule au sake, de recevoir un beau stylo d’un homme dont je n’aurais absolument pas compris les propos, d’etre pris en stop en plein milieu d’une ville et de faire du stop a l’entree d’une autoroute sous surveillance de la securite routiere. J’atterirai d’ailleurs dans le vehicule de ladite securite routiere pour mon dernier ride jusqu'à une aire d’autoroute. J’y suis embarque par Matsuda, 72 ans et gros blageur. Je ne suis pas encore familiarise avec l’humour japonais en japonais mais son rire communicatif defie toute concurrence. Il me depose sur une autre aire d’autoroute pres de Kasama et me cherche un vehicule pour poursuivre ma route. En 2 minutes, il me trouve un van avec trois techniciens allant vers Saitama. Apres un nouvel arret, j’obtiens mon dernier ride de la journee qui me mene a la gare de Tsuchiura. Ce soir la, je camperai en toute tranquilite dans un parc en bordure de la ville.

Nouvelle journee de stop le lendemain avec un ride jusqu’aux abords de Katori durant lequel on m’offre de la nourriture pour la journee ; un autre ride jusqu'au centre de Katori dans une minuscule camionnette ou j’attrappe des crampes ; un autre ride jusqu'à Choshi ou je peux aller voir la mer et un des plus vieux phares du Japon ; un autre ride en camion (alors que je ne faisais que demander mon chemin) qui me ramene a Choshi centre ; un autre ride jusqu'à Asahi ou mon chauffeur me montre sa maison devastee par le tsunami du 11 mars (la prefecture de Chiba a aussi été touchee, meme si beaucoup moins severement que la region de Sendai) ; un autre ride jusqu'à Togane avec un jeune père de famille un peu timide ; et enfin l’apotheose de la journee, mon dernier ride avec Tomoki jusqu'à Mobara.

Ayu and her friends - Choshi  camion ultra moderne - Choshi

La deuxieme question de Tomoki apres m’avoir demande mon pays d’origine est : « As-tu un endroit ou dormir ce soir ? » Ma tente est ma seule option a ce point. Il m’informe alors qu’il possede un centre pour personnes agees qui n’est pas occupe la nuit et que je peux y rester ce soir sans probleme. Quelle bonne nouvelle ! Une bonne douche et un futon sur lequel me reposer me ferait du bien. Le soir, nous passons par le centre et je fais la connaissance des employes. Nous allons ensuite manger chez Tomoki ou je fais la connaissance de sa femme et de son fils accompagnes de son neveu Masaru. Tomoki et sa femme ont tous deux passes un an a l’etranger lors de leur etudes et parlent un tres bon anglais. La communication en est grandement facilitee. Nous allons tous ensemble finir la soiree dans le calme bar d’un ami de Tomoki. Masaru devient rouge ecarlate apres deux verres et laisse transparaitre des signes d’ebriete evidents. La  plupart des japonais sont tres sensibles a l’alcool et se saoulent tres rapidement. J’ai cru comprendre qu’il leur manquait une enzyme (ou que celle-ci ne s’activait pas) qui est generalement preposee a l’elimination de l’alcool dans notre sang. Ce qui fait qu’a ce jour j’ai un avantage evident sur les japonais en termes de descente de bieres et de sake. Je compte bien en profiter avant que ce phenomene ne s’inverse en Russie ou j’apprehende deja les litres de vodka qu’il va me falloir engloutir.

employes du centre - Mobara  Tomoki et sa famille - Mobara  Tomoki et mes "fans" - Mobara

Apres une douche reparatrice et une nuit confortable, je passe la matinee au centre. J’ai propose a Tomoki de faire des crepes pour le staff et les petits vieux afin de le remercier pour son hospitalite. On ne change pas une methode qui marche. Apres tout, que faire d’autres pour plus de 50 personnes qui soit a bas cout et que tout le monde aime ? Mais cette fois c’est sur en tout cas, je m’autoproclame « ambassadeur officiel de la crepe francaise » ! Masaru m’assiste dans la preparation tandis que je suis aux fourneaux. Vient ensuite la distribution a l’ensemble des occupants du centre. Alors que les japonais sont generalement tres reserves et pudiques, les petites vieilles me serrent dans leurs bras et supplient Tomoki de les prendre en photo mes cotes. Grosse matinee de fun si vous voulez la verite !

Vient le moment de partir, je dois etre a Tokyo ce soir. Takashi, un ami de Tomoki et ancien directeur du centre, ainsi que Masaru m’emmenent dans la toute nouvelle Toyota Prius Hybrid de Takashi jusqu'à « l’Aqualine » qui relie la prefecture de Chiba a celle de Tokyo. Ils me laissent a l’aire de repos a l’entree du tunnel qui a tous les atouts d’un veritable centre commercial. D’ici on a vu sur l’autre bout du tunnel qui emerge de la mer quelques kilometres plus loin. Comme quoi, la France et l’Angleterre n’ont pas l’exclusivite du transport de passagers en environnement sous-marin ! J’obtiens rapidement un ride qui m’emmene au cœur de Tokyo ou je peux prendre les transports pour atterir a nouveau chez Julian chez qui je passerai quelques jours. Back in Tokyo !

Aqualine entre Chiba ken et Tokyo ken

Commentaires (3)

1. Niko 05/05/2011

Excellente la photo du Pokemon Créposucre mouillé !

2. Anastasia (site web) 06/05/2011

Ha-ha, bonne chance avec des verres de vodka en Russie! Prépare-toi!

3. Martine H 08/05/2011

Je connais des "bigoudines" qui vont être jalouses de tes crêpes..Quel talent !

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