MEXICO

Caramba, dame un taco!

Zacatecas

J'ai decide de passer trois nuits a Zacatecas car la ville semble regorger de tresors culturels et architecturaux. Par ailleurs, tous ceux que j'ai croise sur la route me conseillaient egalement d'y passer quelques jours.

Apres mon arrivee, je depose mon sac a l'auberge, qui n'est autre qu'en centre d'accueil pour jeunes, et je pars explorer la ville. Le centre est somptueux! La cathedrale est encore plus impressionnante que celle de Durango, meme si l'interieur est plus sobre, j'admire egalement l'architecture de nombreuses eglises, temples et palais et me plais a me promener dans les petites rues de la ville. Une fois quitte les arteres principales c'est un vrai labyrinthe qui recelle de nombreuses surprises et est en fait un veritable kaleidoscope ou la lumiere du jour se reflette sur les maisons aux couleurs vives. La beaute de la ville attire les touristes et je ne suis donc pas le seul a profiter de ce long week end de trois jours (lundi ferie pour celebrer le debut de la revolution le 20 novembre 1910, qui n'arrive cependant que vendredi...). Le soir, je decide de tester les specialites culinaires de la ville et tente donc le "rico menudo". Pas de chance, il s'agit d'un bouillon ou baignent des morceaux de langue de boeuf, un des rares plats qui me deplait! J'enchaine alors avec les "gorditas", sorte de taco garni. C'est deja mieux. Enfin, une sorte de pate avec viande cuite dans les feuilles d'epis de mais et dont j'ai oublie le nom, mais c'est tres bon!

Zacatecas - Catedral  Zacatecas - parte de un fresco en el palacio del gobernor  Zacatecas - Vista sobre el Cerro de La Bufa con coloradas casas

Je passe la nuit au centre et je dois quitter les lieux a 7h30 le lendemain car le centre ferme pour ce lundi ferie. Je me trouve une auberge de jeunesse en centre ville pour les deux nuits suivantes. Vers 10h, j'entame la visite de la Mina Del Eden, au nord de la ville. Zacatecas fait partie de l'ancien centre minier du pays. A l'epoque, cette region etait chargee de fournir Mexico D.F. et les bateaux partant vers l'Europe et les Etats-Unis en minerais divers, notamment l'argent. La mine que je visite, exploitee a partir du 18eme siecle successivement par les francais, anglais, americains ou canadiens (jamais mexicains, allez savoir pourquoi), a ferme il y a plus de 40 ans et a ete convertie en musee. La mine est immense et certains couloirs s'etalent sur plusieurs dizaines de metres de haut. Je poursuis ma visite vers le haut du Cerro La Bufa (evidemment je grimpe a l'ancienne et evite de prendre le telepherique!). Je me rends au musee de la prise de Zacatecas sous la revolution et me rends compte de mon manque de culture sur le pays. Je me fais la promesse d'en apprendre un peu plus prochainement. La vue sur la ville est superbe et je reste quelques heures la-haut.

Zacatecas - Mina del Eden  Zacatecas - vista sobre la ciudad desde el Cerro de La Bufa

Le soir, je fais la connaissance de Arturo et de sa fille de onze ans qui voyagent eux aussi dans le pays grace au stop. Mon experience culinaire ce soir la est bien plus fructeuse puisque je mange un "alambre de res", melange de differentes viandes, fromage, legumes dont on garnit les tortillas inevitablement fournies avec n'importe quel plat. Delicieux. Je ne traine pas longtemps avant d'aller me coucher apres ca...

Ce matin, apres avoir discute politique nationale avec Laura et Hector a l'auberge, je me lance dans ce que j'appelle ma journee de "corvee blog/lessive" dont l'echeance tombe tous les 10 jours environ. Encore une nuit ici et je pars pour Aguascalientes. J'ai deja le pouce qui me demange, je suis incapable de tenir en place plus de deux jours!

Creel a Zacatecas

Et bien finalement ma derniere soiree a Creel ne m'a rien reserve de grandiose puisque tout le monde etait epuise et qu'a 22h les derniers resistants sont alles se coucher. Ah, ces jeunes!

Le lendemain, je dis au revoir a mes compagnons d'un jour ou d'un soir et je m'en vais faire du stop a la sortie de la ville. En 2h30 je vois passer une dizaine de voitures mais ne perd pas patience et prend la chose avec tout le flegme qui me caracterise (si, si, c'est vrai!). Finalement, au bout d'un temps je suis pris par un pick-up et me retrouve dans le coffre, les sieges de devant etant occupes. Au bout d'une demi-heure je peux passer a l'avant et fait la connaissance de Juan Carlos, un petit bonhomme energique qui ne manque pas d'humour! J'avais prevu m'arreter a Guachochi mais Juan Carlos me dit qu'il va a La Bufa, au coeur du canyon de Batopilas. Il me propose de me montrer le coin et me dit que je peux passer la nuit la-bas. "La fecondite de l'inattendu" comme le dit si bien Proudhon!

La descente dans le canyon est extraordinaire! Nous suivons un chemin de terre qui serpente le long de la montagne pendant plusieurs heures avant d'arriver finalement au village de La Bufa. Nous remontons un peu jusqu'a atteindre la communaute de Curachi, environ dix maisons, une trentaine d'habitants et plus d'une centaine de chevres... Juan Carlos travaille la avec deux acolytes a la realisation d'un "chateau d'eau" (c'est un grand mot) devant servir a l'alimentation de la communaute. Je travaille avec eux jusqu'a la tombee de la nuit puis nous regagnons la batisse ou ils restent habituellement. La maison appartient a une famille de la communaute. Ici, le strict minimum, pas d'eau courante, pas d'electricite, seule une bouteuille de gaz rappelle l'existence d'un monde moderne... quelque part... loin d'ici. Je me retrouve donc a partager les inevitables tortillas et frijoles avec tout ce petit monde et je fais bien rire mes compagnons avec mon accent francais et ma pietre connaissance du mexicain (j'ai bien dit mexicain et non espagnol, ce qui pour le coup est totalement different!).

La Bufa - vista sobre el canyon de Batopilas  La Bufa - Obra arriba de la montana   La Bufa - Vista sobre la communidad de Curachi

La Bufa - Mis hospedajes

Apres manger, extinction des feux, enfin du feu qui consiste en la lampe a petrole eclairant la piece principale, et peu importe qu'il soit 19h30 puisqu'ici on vit au rythme du jour et de la nuit. Je dors sur une sorte de brancard a l'exterieur, veille par les etoiles... et les chevres non loin.

Le lendemain, apres un petit-dejeuner fait de tortillas et de papas, je remercie mes hotes et descends dans le canyon pour faire du stop. Pas beaucoup de voitures sur cette route (environ deux par heure je dirais) mais j'attends peu avant de me retrouver dans le coffre d'un pick-up. Je passe deux bonnes heures a manger de la poussiere avant d'etre depose a la sortie du canyon. De la, j'arrive a Hidalgo Del Parral apres deux longs rides qui se sont averes aussi bien instructifs que sympathiques. J'ai entretemps change de paysages puisque la region est bien plus seche et offre une alternace entre plaines avec epineux et montagnes de la Sierra Madre le plus souvent. Vous ne pouvez pas imaginer a quel point j'aime faire du stop! Cela rend mon voyage si attractif, si vivant et demande un investissement inexistant lors de trajets en bus. J'adore ca et je fais de formidables rencontres, la vraie richesse de mon voyage!

Une fois a Hidalgo Del Parral, un petit vieux dont je ne comprends pas un mot (le pauvre ne doit pas avoir plus de cinq dents donc pas facile d'articuler) m'aide a me rendre a la station de bus ou j'ai l'adresse d'un hotel pas cher. Je suis recouvert de poussiere et j'ai besoin d'une bonne douche, je ne dormirai donc pas dehors ce soir. La ville est peu attractive mais marque mon entree dans ce qui fut autrefois le centre minier du pays. C'est egalement la ville ou fut assassine Pancho Villa, le plus celebre des leaders de la revolution mexicaine.

Apparemment, plusieurs personnes m'avertissent que la region est peu sure et qu'il serait imprudent de faire du stop. J'en prends bonne note et je tache de redoubler de vigilance... lorsque je demande un ride le lendemain pour Durango. Mon premier ride ne m'emmene pas bien loin mais Guillermo a a coeur de me faire visiter sa ville, Matamoros, et m'invite a manger chez sa mere ou il vit avec son fils de dix ans. Je partage donc leur repas dans une baraque delabree mais accueillante. Ma mere me dit souvent "ce sont ceux qui ont le moins a offrir qui sont les plus accueillants". Faut croire... Je ne tarde pas ensuite a me faire embarquer jusqu'a Las Nieves puis Villa Hidalgo. De la, je croise un bus a l'arret et demande au chauffeur s'il peut me prendre en stop. Culote, etant donne que quelques heures plus tot j'ai refuse de prendre le bus depuis Parral auquel j'ai prefere le stop! Mais Gerald hesite peu avant de m'embarquer. Je discute avec quelques passagers pendant le trajet et nous avons droit a deux films mexicains de serie B. Honnetement, je prefere leur cuisine...

Hidalgo del Parral - Descansando al hotel  Villa Hidalgo - Vista desde la camionetta

J'arrive a Durango en debut de soiree et apres un bon moment passe en compagnie d'un vendeur de tacos et ses amis, je me mets a la recherche d'un endroit pour dormir. Tiens, un chantier. Pas un chat, tres bien ca me convient. J'elis domicile entre les tractopelles et la baraque de chantier remplie de travailleurs fourbus. Au petit matin je fais un tour dans le centre ville d'aspect colonial qui regorge de superbes eglises, notamment la cathedrale ou j'assiste a la messe de 7h30.

Je me rends ensuite a la sortie de la ville ou j'obtiens un ride jusqu'a Sombrerete. En chemin nous croisons une ville nommee Nombre de Dios, intriguant mais mon "chauffeur" ne peut m'en dire plus. A Sombrerete je cuis quelque temps au soleil puis j'obtiens un ride jusqu'a Fresnillo, encore une fois dans le coffre d'une camionette. Enfin, mon dernier ride me mene tout droit a Zacatecas et Lorenzo et Carlos poussent meme jusqu'a me deposer a proximite  de mon auberge!

Durango - plaza centrale con la catedral  Sombrerete - Vista sobre el colorado cemeterio

Los Mochis a Creel

Le voyage en ferry se passe en bonne compagnie et nous arrivons finalement au milieu de la nuit a Los Mochis apres avoir pris un bus depuis Topolobampo pour couvrir les quelques kilometres separant les deux villes. Pas question de payer un hotel pour quelques heures et je dors donc a la station de bus d'ou je me rends a la gare le lendemain a 5h. Mon projet est de prendre le train pour Creel a 7h. La ligne ferroviaire entre Los Mochis et Chihuahua est une des plus belles et des plus connues du monde. Elle longe le Canyon de Cobre sur plusieurs centaines de kilometres et offre des vues epoustouflantes sur la biosphere particulierement riche que represente le Canyon. Apres pres de 11 heures de train, j'arrive a Creel, situe quelques heures au sud de Chihuahua. Cela peut paraitre long mais les rencontres faites durant le trajet et l'inoubliable vue sur le canyon me font presque regretter d'etre deja arrive!

Los Mochis - Antes del canyon de cobre  Los Mochis - Yo, disfrutando del paisaje

Los Mochis - Vendadoras en Divisadero  Divisadero - Canyon del cobre

Je me trouve une sympathique auberge de jeunesse en ville ou je croise a nouveau tout plein de jeunes baroudeurs des quatre coins du monde. Finalement, je n'ai pas fini de pratiquer l'anglais... Nous passons la soiree tous ensemble et echangeons sur nos voyages passes et futurs. Le lendemain, je visite la region en velo accompagne de David et Sam, un americain et un australien. Nous nous promenons autour de Creel, notamment du cote de San Ignacio ou nous rencontrons les descendants du peuple Tarahumara qui essayent tant bien que mal de perpetuer les traditions ancestrales malgre la presence (trop) proche de la civilisation telle que nous la connaissons. Tres difficile de se lier avec ce peuple qui parle peu espagnol et qui voit passer des touristes a longueur de journee. Je suis finalement un peu ecoeure de voir se dessiner ce genre de relation completement impersonnelle et bien souvent irrespectueuse du peuple natif de la region. Heureusement la region est superbe et notre journee en velo est particulierement agreable.

Creel - Sam y david en el valle de los Monjes  Creel - Valle de los Monjes  Creel - Lago cerca de San Ignacio

De retour a l'auberge, je croise de nouveaux arrivants dont mes trois compagnons du ferry, une bonne surprise de plus. Je ne sais pas ce que me reserve la soiree ni les jours suivants et je dois dire que c'est tres bien comme ca!

Baja California

Ca y est, me voila au Mexique! J'entre dans ce beau pays par une des villes frontieres les plus usitees au monde : Tijuana. Cette ville a a peine 120 ans et s'est entierement construite sur les echanges potentiels entre Mexico et les USA. Seul probleme, le type d'echanges pratiques dans ce coin serait plutot du genre drogues, armes, prostitution et soirees alcoolises pour jeunes americains en manque de sensations fortes! En quelques mots, un endroit ou il fait bon vivre et ou on passerait bien ses vacances. Cependant, je rassure tout le monde en specifiant que c'est a peu pres sur aujourd'hui, ce qui n'etait pas le cas il y a un an environ et ou les fusillades entre cartels en pleine rue n'etaient pas si rares!

Je suis acceuilli par Victor pour deux nuits a Tijuana. Des le passage de la frontiere, le changement est radical. Compare a la stricte organisation americaine, la vie ici ressemble a une sorte de chaos parfaitement gere et tout le monde trouve son compte. J'experimente notamment le bus a la mexicaine qui ne s'arrete que lorsqu'on le hele et qui contient l'integralite de son trajet annote sur son pare-brise. Pour resumer, si vous voulez prendre un bus a Tijuana, il faut avoir de bons yeux pour trouver le bon bus avec le bon itineraire et ne pas hesiter a heler le bus quelque soit l'endroit. Bref, apres un apres-midi en centre ville ou je me gave de tacos et de burritos pour pas grand-chose - pas fache de changer de regime d'ailleurs - je me rends chez Victor qui vit proche de l'universite. Nous passons une soiree tranquille a discuter tous les deux, en espanol por supuesto! Et oui, je dois changer de langue et le changement n'est pas facile apres deux mois en anglais!

Tijuana - La pared a la frontera  Tijuana - Vendedor haciendo las tortillas!  Tijuana - Bus o taxi?

Le lendemain, je me promene en ville mais j'ai vite fait le tour des maigres attractions de Tijuana, qui a cependant un interessant centre culturel. Le soir, je rejoins Victor qui acceuille un autre couchsurfer francais, Antoine. Nous passons un bon debut de soiree ensemble mais je ne les suis pas a la fete a laquelle ils se rendent ensuite. Creve et fatigue de Tijuana.

Au matin, Victor me dit qu'une amie a lui se rend a Ensenada, au sud de Tijuana, et je saute sur l'occasion pour commencer mon trip en Baja California. A noter que j'etais suppose longer la frontiere puis la cote ouest pour me rendre a Los Mochis mais que j'ai change mes plans pour explorer la Baja California et prendre ensuite un ferry a La Paz pour joindre Los Mochis. Me voici donc a Ensenada apres un "raite" (ride en mexicain!) avec Victor et Victoria (ca ne s'invente pas...) qui me donnent des directives pour joindre la partie sud de la ville ou il me sera aise de faire du stop. La cote aux abords d'Ensenada est jolie et laisse presager de belles choses pour la suite.

"Gracias para todo Victor! Tu amiga estaba muy sympatica tambien, aun gracias para haber ayudadome. espero verte en Francia un dia."

J'ai a peine le temps de voir passer quatre voitures que je me fais embarquer pour mon plus ride depuis le debut de mon voyage, 1500 km et pres de 18 heures pour me retrouver le lendemain matin a Cabo San Lucas! Je voyage avec Cristhian et Jose Luis qui s'en vont faire un peu de business au sud de la Baja California. Je suis poursuivi par la chance on dirait... Nous arrivons a Cabo San Lucas en debut de matinee apres avoir traverse le desert au centre de la peninsule et avoir longe les superbes plages de la cote est.

Baja California - El desierto  Baja California Sur - Cristhian y Jose Luis, mis dos companeros de viaje en BC

Je reste un jour a CSL ou je profite de la mer, de la plage et ou je fais un peu de grimpette! J'ai meme croise un drole d'oiseau essayant de prendre son envol du haut d'une colline... CSL est magnifique. La ville est une destination privilegiee pour les touristes americains ferus de peche et les riches mexicains du centre du pays. Je passe la nuit dans une baraque abandonnee dans la montagne et le lendemain je retrouve mes deux bienfaiteurs de la veille qui me depose a La Paz d'ou je peux prendre le ferry pour Topolobampo.

Cabo san Lucas - Vista sobre el puerto  CSL - Una gaviota encontrando una cruz

CSL - Vista sobre mi playa privada!  CSL - Mi casa para la noche

Pendant la traversee je me lie avec trois voyageurs, une allemande et deux suisses, qui souhaite egalement se rendre a Los Mochis. C'est un peu nouveau pour moi puisque je n'ai pas eu le loisir de rencontrer beaucoup de baroudeurs aux Etats-Unis. Je sens d'ailleurs que ce n'est que le debut puisque je vais commencer a frequenter les auberges de jeunesse a partir de maintenant et pratiquer un peu moins couchsurfing.

La Paz - Sabina, Andy y Sylvia sobre el ferry

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