Me voila donc a Carti avec en tete l'idee de trouver un cargo, transporteur de bananes ou autre, pour me mener a la frontiere colombienne a moindre cout. En arrivant a Carti, j'ai la bonne surprise de tomber sur mon ami Istok, le cycliste yougoslave tourdumondiste que j'ai croise pres de Penonome. Il est accompagne de Unai, un autre cycliste espagnol (enfin basque) du meme calibre (deja 17 mois sur la route!). Les deux sont arrives hier et attendent la meme chose que moi. Je passe deux nuits en leur compagnie attendre que la providence nous tendent les bras. Cela me laisse un peu de temps pour visiter l'ile et faire la connaissance des Kunas, le peuple indigene vivant dans l'archipel de San Blas. Leur statut est tres particulier puisqu'ils ont acquis leur autonomie en 1925 apres une sanglante rebellion et vivent replies sur leur propre culture et leurs coutumes.
Jorge, un autre espagnol bourlinguant en Amerique depuis trois ans, nous rejoint en route et nous finissons par trouver un plan tres avantageux pour nous mener a Puerto Obaldia, a la limite de la Colombie. Ce plan consiste a 5 jours de croisiere sur un voilier pour une somme ridicule. La proposition nous vient d'un couple venezuelien ayant fui les debordements du regime de Chavez et souhaitant s'installer dans le transport de backpackers entre le Panama et la Colombie, par voie de mer evidemment. Il s'agit de leur premiere traversee et nous jouons le role de cobayes, d'ou le tarif ridicule d'une cinquantaine de dollars au lieu des quatre cents pratiques couramment.
Et bien en route mousaillon! Barde le foc, tire la grand voile et direction 39 degres ouest! Non, je plaisante, je n'y connais strictement rien. Enfin, nous passons quatre nuits sur le bateau, longeant les montagnes du Darien recouvertes d'une epaisse vegetation. Je ne peux m'empecher de songer a ce qu'aurait ete une traversee sac sur le dos de cette fameuse foret. Probablement un calvaire dans le meilleur des cas...
Du bateau, tout semble paisible et chacune des iles que nous abordons est un endroit paradisiaque : noix de coco, palmiers, sable blanc et eau azur. Mes compagnons de voyage sont tous aussi adorables les uns que les autres et leurs histoires de voyage m'emerveillent, moi la jeune pousse, la graine de voyageur comparee a ces vieux loups de terre! Nous participons tous au taches quotidiennes et l'entente est parfaite jusqu'a l'arrivee a Puerto Obaldia.
Gracias a ustedes, Jon y Eilen, para este viaje maravilloso y para su atencion. Suerte con el Maluco!
Commentaires (3)
1. Martine H 31/01/2010
Bien contente de te retrouver ; tu nous as fait languir mais facile à dire pour nous qui avons toute la technologie à portée de main...
Bon vent à toi
Bises
2. Florent 01/02/2010
Je vois que tu commences à mériter ton nom de famille, une mouette sans bateau, c'est comme un pirate sans... euh bateau (oui, il me semble qu'elle est de De Kerssauson celle là)
3. Jb (site web) 27/06/2023
Je viens de reparcourir tous tes articles depuis le Guatemala. Quand je lis que tu étais à peu de choses de traverser l'une des pires frontières du monde à pieds entre le Panama et la Colombie... J'aurais sûrement pas de neveu ni de nièce aujourd'hui... Allez, bisous !