Creel a Zacatecas

Et bien finalement ma derniere soiree a Creel ne m'a rien reserve de grandiose puisque tout le monde etait epuise et qu'a 22h les derniers resistants sont alles se coucher. Ah, ces jeunes!

Le lendemain, je dis au revoir a mes compagnons d'un jour ou d'un soir et je m'en vais faire du stop a la sortie de la ville. En 2h30 je vois passer une dizaine de voitures mais ne perd pas patience et prend la chose avec tout le flegme qui me caracterise (si, si, c'est vrai!). Finalement, au bout d'un temps je suis pris par un pick-up et me retrouve dans le coffre, les sieges de devant etant occupes. Au bout d'une demi-heure je peux passer a l'avant et fait la connaissance de Juan Carlos, un petit bonhomme energique qui ne manque pas d'humour! J'avais prevu m'arreter a Guachochi mais Juan Carlos me dit qu'il va a La Bufa, au coeur du canyon de Batopilas. Il me propose de me montrer le coin et me dit que je peux passer la nuit la-bas. "La fecondite de l'inattendu" comme le dit si bien Proudhon!

La descente dans le canyon est extraordinaire! Nous suivons un chemin de terre qui serpente le long de la montagne pendant plusieurs heures avant d'arriver finalement au village de La Bufa. Nous remontons un peu jusqu'a atteindre la communaute de Curachi, environ dix maisons, une trentaine d'habitants et plus d'une centaine de chevres... Juan Carlos travaille la avec deux acolytes a la realisation d'un "chateau d'eau" (c'est un grand mot) devant servir a l'alimentation de la communaute. Je travaille avec eux jusqu'a la tombee de la nuit puis nous regagnons la batisse ou ils restent habituellement. La maison appartient a une famille de la communaute. Ici, le strict minimum, pas d'eau courante, pas d'electricite, seule une bouteuille de gaz rappelle l'existence d'un monde moderne... quelque part... loin d'ici. Je me retrouve donc a partager les inevitables tortillas et frijoles avec tout ce petit monde et je fais bien rire mes compagnons avec mon accent francais et ma pietre connaissance du mexicain (j'ai bien dit mexicain et non espagnol, ce qui pour le coup est totalement different!).

La Bufa - vista sobre el canyon de Batopilas  La Bufa - Obra arriba de la montana   La Bufa - Vista sobre la communidad de Curachi

La Bufa - Mis hospedajes

Apres manger, extinction des feux, enfin du feu qui consiste en la lampe a petrole eclairant la piece principale, et peu importe qu'il soit 19h30 puisqu'ici on vit au rythme du jour et de la nuit. Je dors sur une sorte de brancard a l'exterieur, veille par les etoiles... et les chevres non loin.

Le lendemain, apres un petit-dejeuner fait de tortillas et de papas, je remercie mes hotes et descends dans le canyon pour faire du stop. Pas beaucoup de voitures sur cette route (environ deux par heure je dirais) mais j'attends peu avant de me retrouver dans le coffre d'un pick-up. Je passe deux bonnes heures a manger de la poussiere avant d'etre depose a la sortie du canyon. De la, j'arrive a Hidalgo Del Parral apres deux longs rides qui se sont averes aussi bien instructifs que sympathiques. J'ai entretemps change de paysages puisque la region est bien plus seche et offre une alternace entre plaines avec epineux et montagnes de la Sierra Madre le plus souvent. Vous ne pouvez pas imaginer a quel point j'aime faire du stop! Cela rend mon voyage si attractif, si vivant et demande un investissement inexistant lors de trajets en bus. J'adore ca et je fais de formidables rencontres, la vraie richesse de mon voyage!

Une fois a Hidalgo Del Parral, un petit vieux dont je ne comprends pas un mot (le pauvre ne doit pas avoir plus de cinq dents donc pas facile d'articuler) m'aide a me rendre a la station de bus ou j'ai l'adresse d'un hotel pas cher. Je suis recouvert de poussiere et j'ai besoin d'une bonne douche, je ne dormirai donc pas dehors ce soir. La ville est peu attractive mais marque mon entree dans ce qui fut autrefois le centre minier du pays. C'est egalement la ville ou fut assassine Pancho Villa, le plus celebre des leaders de la revolution mexicaine.

Apparemment, plusieurs personnes m'avertissent que la region est peu sure et qu'il serait imprudent de faire du stop. J'en prends bonne note et je tache de redoubler de vigilance... lorsque je demande un ride le lendemain pour Durango. Mon premier ride ne m'emmene pas bien loin mais Guillermo a a coeur de me faire visiter sa ville, Matamoros, et m'invite a manger chez sa mere ou il vit avec son fils de dix ans. Je partage donc leur repas dans une baraque delabree mais accueillante. Ma mere me dit souvent "ce sont ceux qui ont le moins a offrir qui sont les plus accueillants". Faut croire... Je ne tarde pas ensuite a me faire embarquer jusqu'a Las Nieves puis Villa Hidalgo. De la, je croise un bus a l'arret et demande au chauffeur s'il peut me prendre en stop. Culote, etant donne que quelques heures plus tot j'ai refuse de prendre le bus depuis Parral auquel j'ai prefere le stop! Mais Gerald hesite peu avant de m'embarquer. Je discute avec quelques passagers pendant le trajet et nous avons droit a deux films mexicains de serie B. Honnetement, je prefere leur cuisine...

Hidalgo del Parral - Descansando al hotel  Villa Hidalgo - Vista desde la camionetta

J'arrive a Durango en debut de soiree et apres un bon moment passe en compagnie d'un vendeur de tacos et ses amis, je me mets a la recherche d'un endroit pour dormir. Tiens, un chantier. Pas un chat, tres bien ca me convient. J'elis domicile entre les tractopelles et la baraque de chantier remplie de travailleurs fourbus. Au petit matin je fais un tour dans le centre ville d'aspect colonial qui regorge de superbes eglises, notamment la cathedrale ou j'assiste a la messe de 7h30.

Je me rends ensuite a la sortie de la ville ou j'obtiens un ride jusqu'a Sombrerete. En chemin nous croisons une ville nommee Nombre de Dios, intriguant mais mon "chauffeur" ne peut m'en dire plus. A Sombrerete je cuis quelque temps au soleil puis j'obtiens un ride jusqu'a Fresnillo, encore une fois dans le coffre d'une camionette. Enfin, mon dernier ride me mene tout droit a Zacatecas et Lorenzo et Carlos poussent meme jusqu'a me deposer a proximite  de mon auberge!

Durango - plaza centrale con la catedral  Sombrerete - Vista sobre el colorado cemeterio

Commentaires (2)

1. Jb 18/11/2009

C'est bien, t'es rassurant avec tes coffres de voiture et tes bandits !

2. sara 19/11/2009

Je vois que sa te fais plaiz d'avoir un "vrai lit" :p

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