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Carnets de route

Porto Alegre

Apres ma tres inconfortable nuit sur la moquette de l’aeroport de Porto Alegre, je me decide a rejoindre le centre-ville par le reseau ferre. J’arrive au marche central et y passe la matinee avant d’etre recu par Patrick, mon hote Couchsurfing, en debut d’apres-midi. Patrick a un bel appartement tres cosy et j’ai une piece pour moi tout seul. Petite ballade en ville ensuite et diner chez un ami de Patrick qui fetait son anniversaire. Le lendemain, la matinee est pluvieuse mais nous profitons de l’eclaircie apres le dejeuner pour visiter d’autres parties de la ville. Porto Alegre n’est pas specialement jolie mais borde l’immense rio Guaiba et cela lui donne cependant un charme certain. La ville abrite egalement un immense parc en son sein, le Farroupilha, ou vient se prelasser un grand nombre de personnes lors des week ends ensoleilles. Le soir nous sortons dans la Cidade Baixa, le « quartier qui bouge », et echangeons diverses idees autour de quelques bieres. 

Je reste finalement un jour de plus pour rencontrer Daniel et sa femme, Juliana, un couple que j’avais egalement contacte par Couchsurfing. Apres le marche aux puces le matin et le bain de foule du a la campagne presidentielle qui bat son plein, nous atterrissons dans la fete annuelle des gauchos a Porto Alegre. Une bonne occasion pour moi de tester le « churrasco » (cotes cuites au barbecue) a la mode gaucho bresilien accompagne de mes guides. En gros, peu de changement entre le gaucho argentin, paraguayen, bresilien et meme uruguayen si j’en crois ce que j’entends ; ils mangent tous de la viande 3 fois par jour, portent des bottes, sirotent du mate ou terere ou shimaao (peu importe le nom, ca reste de l’herbe avec de l’eau chaude) et se deplacent a cheval quand ils ne sont pas a bord de leur jeep Toyota ou Isuzu. Bon, evidemment je caricature mais on n’est pas loin de la realite… Nous finissons la journee au bord de la riviere, dans le port desaffecte, a observer le soleil se coucher lentement.

porto Alegre e o rio guaiba

elecciones presidenciales - Porto Alegre  churrasco con Juliana, Daniel e Patrick na feria gaucha - Porto Alegre  Entardecer na puerto do porto alegre

Je regale Patrick de quelques crepes avant de sombrer dans mon lit et le lendemain matin je suis en partance pour la frontiere uruguayenne.

“Muito obrigado Patrick ! It was a very nice stay in Porto Alegre ! Thanks Daniel and Juliana as well! I hope you will enjoy your trip in the USA!”

Putain, un an!

Qui l’eut cru? Pas moi en tout cas… Je me suis lance dans l’aventure un peu comme on s’aventure dans l’eau froide : un orteil d’abord puis les deux pieds et, une fois l’eau a la poitrine, on y plonge a corps perdu, on la trouve finalement bonne et on y reste.

Déjà un an donc. Je n’ai pas vu passe cette annee pas plus que je ne me rends compte de la distance parcourue. A mes yeux tout cela semble normal, comme une suite logique de nombre (c’est bien une comparaison d’ingenieur ca…). J’avance, je decouvre, je rencontre, j’apprends, rien d’autre ne compte. Pourquoi devrait-il en etre autrement apres tout ? C’est a nous de forger notre propre image de la vie et non a la vie de nous imposer un comportement a adopter, en vigueur avec toutes les regles sociales qui nous limitent dans notre eveil physique et spirituel.

Bref, je vais passer sur la metaphysique et les discours reac’, on verra ca quand je rentrerai. Ah oui, mais au fait, tu rentres quand l’ami ? C’est pas que tu nous manques, c’est juste de la curiosite. Et bien, je dirais que je n’en ai aucune idee ! Le voyage tel que je le pratique est devenu une sorte d’addiction et en envisager la fin n’est pas si facile. Cependant, je ne prevois pas une duree superieure a deux ans supplementaires. Cela va m’obliger a quelques petits changements de planning, en plus de ceux effectues jusqu'à present. J’envisage par exemple une remontee du continent par l’Amazonie et le Venezuela avant de basculer en Asie. De la, passer par les pays de l’Asie Centrale (Kazakhstan, Turkmenistan, Ouzbekistan et autres pays exotiques en « -an ») me tente beaucoup plus que mon large detour par l’Europe de l’Est. Enfin, nous verrons bien… Travailler sur le chemin me trotte egalement dans la tete et deviendra inevitable si le voyage se prolonge. J’ai depuis longtemps abandonne l’idee d’un mecene bienveillant qui viendrait financierement a la rescousse…

Ma facon de voyager a beaucoup evolue entre le jour du depart et aujourd’hui. Je suis moins depensier, je suis plus jusqu’au-boutiste, plus patient, mon confort est devenu une preoccupation superflue tandis qu’elargir mon champ de connaissance de manière significative a ete relaye au premier plan. Je suis plus engage qu’avant, mais comment pourrait-il en etre autrement lorsque vous cotoyez non seulement la misere et le manque mais surtout que vous assistez a l’exploitation des ressources humaines et naturelles du monde par une poignee de « puissants » dont toute conscience semble avoir desertee les esprits dements, obnubiles par l’accumulation d’argent et de pouvoir. Cotoyer l’opulence est aussi une tres bonne ecole et je joue sur tous les tableaux.

L’experience vecue en Colombie a été un choc assez violent et je remercie encore l’Ecole de la Paix, le CINEP et les communautes du Choco de m’avoir permis de travailler a leurs cotes. J’espere egalement que mon travail sur les energies et l’environnement profite a Promethee, en tout cas moi il m’apporte beaucoup !

Jusqu'à maintenant j’ai accumule peu de regrets et beaucoup de bonheur. Dans le registres des regrets, le majeur est cette location de voiture aux Etats-Unis qui m’apparait un peu folle financierement. Avec le recul, j’aurais du me procurer un velo et prendre un mois de plus pour visiter l’ouest americain. Dans le registre des satisfactions, elles sont infinies et compensent tous les supposes sacrifices ou privations que beaucoup de monde croit que « j’endure »

Du point de vue pratique, etre seul n’a jamais ete un probleme puisque ca n’a jamais ete une realite. Si vous lisez mon blog, vous pouvez aisement vous rendre compte que je ne suis jamais seul. J’en viens meme parfois a m’isoler de facon volontaire ! Voyagez sac sur le dos sans cesse et marcher autant (au moins 10 km par jour) n’est pas plus un probleme que ca meme si la fatigue commence a se faire sentir apres un an. Les seances de piscine au retourd pour me remettre le dos a l’endroit risquent cependant de surcharger mes semaines. Paradoxalement, je prends generalement du gras dans les pays pauvres car je mange cinq fois par jour tandis que je m’amincie dans les pays riches a force de tourner au sandwich fromage trois fois par jour. J’ai par ailleurs developpe une severe addiction aux patisseries dont je n’arrive pas a me debarrasser !  Le stop est un mode de voyage fabuleux et je le recommande a tous ceux qui souhaitent decouvrir en profondeur un pays, sa culture, son peuple.

Beaucoup me demandent comment je peux me payer un tel voyage. Je citerai d’abord quelques chiffres. Je suis passe de 15 €/jour de depenses entre le Canada et la Colombie, sur 5 mois, a 8,5 €/jour de depenses entre la Colombie et le Bresil, sur 7 mois, a partir du moment ou j’ai realise que je jouais un peu trop au touriste de base. Soit 4200 € depenses sur un an pour mon budget quotidien (dont 340 € de foutus prelevements bancaires) ! Le cout de mon caprice americain est de 1300 €, celui de mon billet d’avion France-Canada est de 300 €, celui de mon Notebook recemment acquis au Paraguay est egalement de 300 € et enfin le cout de mon assurance est de 350 €. Soit au total, un cout du voyage de 6500 € en un an. Conclusion : j’ai voyage plutôt bon marche et mes estimatifs sont tous bon a jeter a la poubelle !

Voila, donc je rempile pour un an ou deux et on se voit apres ca pour celebrer si je reviens entier. Tchao jeunesse et vieillesse francaises !

Juste un dernier mot, desole de vous avoir accable avec mes cheveux long, la plaisanterie a assez dure et je coupe tout ca des que je trouve un coiffeur abordable ! Maman, ton reve a été concretise, dommage que tu n’aies pas été la pour le voir. Il te reste toujours les photos…

Brebis egaree cherche tondeur a la hauteur de la tache...

Curitiba ate Porto Alegre

Tout le monde me recommande d'aller visiter les superbes plages de l'ile de Santa Catarina donc je ne me fais pas prier et je prends pour destination Florianopolis, la capitale de l'etat de Santa Catarina situee justement a l'entree de l'ile. Entre transports publics et longues marches, j'atteins finalement une station-service au sud de Curitiba ou stationnent de nombreux camions. Je hele le premier camion que je vois et, bingo, celui-ci m'embarque illico! 100 km de voyage aux cotes d'Andreu qui me confie travailler comme camionneur afin d'economiser de l'argent avant d'ouvrir son propre commerce. Nous parlons aussi de sa rupture avec sa femme et du probleme de la garde des enfants. Je ne compte plus les fois ou j'ai eu ce genre de discussions... Je pourrais sans pretention ajouter "conseiller matrimonial" a la liste de mes competences.

Je debarque a Joinville dans une autre station-essence et embarque sans attendre avec Raphaello, un jeune camionneur hyperactif. Malgre ses appels repetes sur la frequence radio utilisee par les camionneurs de tout le pays, il ne trouve personne pour me faire poursuivre le voyage lorsque je descends a Itajai. Mon dernier ride se fait avec un ambulancier fou qui maintient sans doute la comparaison avec Michael Schumacher en termes de vitesse de conduite. je le quitte 15 minutes plus tard, les jambes flageolantes, lorsqu'il me depose a Camboriu. je n'irai pas plus loin aujourd'hui et je campe pres de la derniere station-service de la ville. Le lendemain, la premiere voiture qui passe m'embarque. Mon chauffeur s'appelle Josino, fait partie de la police federale et est d'un altruisme saisissant! Lorsqu'il me depose apres 1h de route a Sao Jose, en pleine zone urbaine mais neanmoins a 12 km de Florianopolis, il insiste pour me payer le billet le bus jusqu'a l'ile malgre mes protestations. Tant de bonte m'arrache presque une larme...

A 9h je suis dans la place! Petit-dej' yogourt/biscuits face a l'antique pont suspendu de la ville et le regard perdu sur l'horizon bleu quime fait face. Revoila donc l'Atlantique, un bail que je ne l'avais pas vu celui-la! Le temps s'eclairci gentiment et j'en profite pour deambuler en ville. L'ile possede plus de 100 plages et je n'ai donc que l'embarras du choix. Cependant, je choisis ensuite de me diriger vers la Lagoa da Conceicao. Choix pratique car c'est le seul endroit qui m'offre un acces a pied a la mer, environ 12 km de marche. Sur le trajet, je passe devant un centre de transfert des dechets. Interessant ca, allons voir si une visite est possible... Oui? Ok, expliquez moi tout! Je ne ressors du centre qu'apres 2h de visite et de palabres louant plus que jamais la gentillesse bresilienne.

Vista sobre o mar em Florianopolis  Recicle seus habitos! - COMCAP Florianopolis

Je marche, le sac se fait pesant mais j'arrive enfin aux abords de la lagune. Tres joli et tres calme en cette basse saison. Je pousse jusqu'a la mer et me fait finalement surprendre par la nuit. Lorsque j'arrive a bout des dernieres dunes, seuls les animaux nocturnes et le bruit des vagues se font entendre. Je campe sur place. Le temps est toujours couvert le lendemain. Malgre ca, etant donne les circonstances (6h du mat' et personne a l'horizon), je m'autorise un bain dans mon plus simple appareil qui ne dure pas plus de 24 secondes car la temperature de l'eau ferait grelotter le breton le plus endurci. Je remonte ensuite la plage et croise des surfeurs matinaux. je retourne enfin a Florianopolis (en transports en commun cette fois) ou je passeune partie de la journee dans un centre commercial a user et abuser du WiFi afin de gerer mes petites affaires.

Lagoa da conceicao  Mouette se met a nu pour un bain matinal! - Lagoa da conceicao  Praia sul lagoa da conceicao

Le soir, je me rends a l'autre bout de la ville et decide de dormir sous le pont qui relie le continent. Des sans-abris ont deja elu domicile ici et je sollicite un coin d'herbe parmi eux pour y passer la nuit. Aucun probleme, on m'offre meme a manger et a boire, et je discute un peu avec l'un d'entre eux qui a pas mal bourlingue en Argentine et en Uruguay. Le lendemain, alors que je galere pour me trouver un bus qui me sortira de la ville, Adel debloque ma situation et me met dans un bus qui m'amene jusqu'a Palhioca, a 10 km au sud environ, sur le continent. Bon, j'en parcours encore 5 a pied et arrive a une station Esso. Apres une petite heure d'attente, je tombe sur un camion de manutentionnaires se rendant a Porto Alegre. Vamos! La premiere heure de voyage se passe en pleine effervescence et on me presse de questions. Ensuite, l'arrivee de la pluie est accompagnee d'une baisse d'intensite dans le comportement de mes compagnons de route. Apres 500 km parcourus en bordure de mer, je suis finalement depose a l'aeroport de Porto Alegre en fin de journee. Pas la peine de me rendre en ville a cette heure la et l'aeroport est un endroit tout indique pour passer la nuit. Je dormirai sur l'unique moquette personnellement recensee entre les 3 etages de l'edifice...

Bom tempo em Curitiba

A Curitiba, je passe ma premier soiree au restaurant avec Bruna et 3 de ses amies. Apres 3 jours passes en compagnie de Junior et Nudo, cette ambiance feminine est plutôt inattendue mais je savoure la chance de me retrouver avec 3 jolies filles a deguster un savoureux plat italien. Bruna est une jeune journaliste polyglote, egalement professeure d’anglais a ses heures, et possede le fort desir d’apprendre le francais. « Tudo bom », parce que moi je souhaite apprendre le portuguais ! Les echanges au cours du repas se font donc en anglais, francais, espagnol, portuguais voire italien meme si le portuguais parle, ou devrais-je dire chante, a la facon bresilienne demeure mon coup de cœur.

De retour chez Bruna je dors cette nuit-la dans un vrai lit avec drap, couette et oreillers ! Ca ne m’était pas arrive depuis un mois environ, un vrai plaisir ! Un de mes enseignements preferes : « la rarefication amene une meilleure comprehension et aprehension de ce que la vie nous offre ». Le lendemain, tandis que Bruna s’en va donner un cours, je me rends en centre-ville pour une visite touristique. Comme a l’accoutumee, je marche beaucoup et me laisse submerger par l’ambiance de la ville. Curitiba est agreable, de taille moyenne et surtout tres propre. Consideree comme une ville modele ici au Bresil, elle possede de tres bons transports publics et offre un haut niveau de qualite de vie. En fin de journee, je retrouve Bruna et Amanda, une amie de la veille, pour la suite de la visite avec notamment le passage par 2 parcs au nord de la ville.

Curitiba  Bruna e Amanda na parque norte cidade - Curitiba  Curitiba

Au passage nous degustons une coupe glacee d’acai, un fruit de l’Amazone qui est ici toujours prepare sous forme de glace. Enfin, « soiree langues » avec Bruna puisque nous nous finissons par un cours particulier de francais/portuguais. Bruna me convainct de participer a un trek le lendemain et je reste donc un jour de plus. Le trek est en fait une irrationnelle course contre la montre en foret dont je n’ai toujours pas compris le sens. Entre la ballade de campagne et la course d’orientation, cette activite semble tres populaire ici du cote de la population urbaine en mal de nature. L'ambiance est toutefois tres bonne enfant et j'imagine que c'est la rasion principale d'un tel engouement.

Trilha Pe, todavia no entendi pero me diverti... - Curitiba

Apres ca, apres-midi tranquille chez Bruna et soiree cuisine francaise. Je m’en vais tot le lendemain, direction les plages de l’ile de Santa Catarina.

“Muito Obrigado Bruna ! Aproveite muito ficar em tu casa. Seguro que nos vemos despois!

Vagabundeando entre Foz do Iguacu e Curitiba

Le passage de la frontiere bresilienne est une formalite. Je penetre ensuite dans Foz do Iguacu, aux rues etrangement vides, et m’interroge sur la suite du programme. Je n’irai pas visiter les chutes d’Iguacu, une des merveilles naturelles du continent sud americain et veritable raison de la presence de tant de touristes dans cette region. La raison en est que j’ai inspecte les chutes sous toutes leurs coutures il y a 5 ans de cela lors d’un precedent voyage dans la region. Autre temps, autre manière de voyager, autre mentalite meme si les chutes restent immuables et incroyablement belles.

Je m’engage donc vers la sortie de la ville, en marchant evidemment. Premiere conversation en portuguais dans un supermarche avec une vendeuse intrigue par mon allure. Pas un franc succes… Apres quelques kilometres parcourus au bord de la route, je rentre dans un centre educatif pour y demander le gite. On y repete une danse folklorique gaucho et j’apprecie la legerete des pas des jeunes danseurs qui semblent inepuisables. Je suis autorise a rester pour la nuit. Je rencontre ensuite Vilson et ses amis occupes a vider quelques bieres et déjà serieusement amoches par la boisson en question. Ils m’invitent a partager leur noble entreprise et je m’execute volontiers. Je passerai finalement la nuit avec Vilson et sa famille a parler en portugnol. Vilson insistera d’ailleurs pour me faire visiter la ville et son immanquable centre commercial. Sur ce dernier point je n’ai toujours pas d’explication rationnelle…

Je passe donc la nuit au centre educatif et je me dirige vers l’ouest le lendemain en quete d’un endroit ou faire du stop. Pas facile, je suis dans une zone industrielle. Ma meilleure solution est la station-essence 5 km plus loin ou circulent de nombreux camions. Apres 2h de recherches infructueuses, on me dit que les camions pour Curitiba, ou je souhaite me rendre, ne sortent que tot le lendemain. Bon, pas la peine de m’ancrer ici donc et je prends mon apres-midi pour aller piquer une tete dans le lac Itaipu situe a quelques kilometres. Endroit agreable ou je peux me baigner, roupiller dans l’herbe grasse et laver mes vetements dans le lac sous le regard incredule des vacanciers. Le soir venu je campe sur place.

Lagoa Itaipu

Tot le lendemain je suis donc de nouveau a ma station-service. Pas de veine, peu de camions pour Curitiba et aucun n’accepte de me prendre a cause des memes restrictions que celles decrites lors de mon passage dans le nord de l’Argentine. Je trouve une autre station-service et je fais la navette toute la journee entre les deux endroits strategiques. A 21h, je suis toujours en train de chercher et je tombe sur Sadi et Sylvio, 2 camionneurs ultra-sympathiques qui m’offrent une biere pour faire passer ma deception de ne trouver personne pour m’embarquer. A minuit, je me trouve un coin ou dormir dans la station-service et a 5h30 je suis leve pour haranguer les premiers camions. Toujours rien. Meme le stop conventionnel que je tenterai pendant 4h d’affilee ensuite ne donnera rien. Je ne suis pas tout seul, je passe mon temps avec un vagabond colombien qui s’est attribue le nom de « Viento » (Vent). Ce bougre semble avoir voyage dans tous les endroits du monde, jusqu’aux fins fonds de l’Amazonie. La compagnie de Viento n’efface pas ma deception et je decide en debut d’apres-midi de me rendre en bus a Cascavel a 100 km de Foz pour debloquer ma situation. Il y a, parait-il, une autre station-service avec de nombreux camions se rendant a Curitiba. Je n’ai jamais pretendu etre puriste et effectuer mon voyage entierement en stop mais prendre le bus me frustre toujours. Je n’avais pas pris le bus depuis le Mexique dans le but de reellement m’avancer, vous comprenez ma deception…

Le bus me depose a l’entree de Cascavel, je dois encore marcher 8 km pour atteindre la station-service de l’autre cote de la ville. Il fait nuit noire lorsque j’atteins mon but. Pas de repit puisque je dois encore chercher un camion pour m’emmener. Je rencontre alors Junior et Nudo, 2 camionneurs de la meme entreprise qui attende leur prochain chargement. Je suis accueilli a bras ouverts et ils me proposent meme de dormir dans le container vide du camion de Junior. J’accepte sans hesiter et m’ecroule de fatigue dans le fond du camion. Le lendemain est une longue journee d’attente tandis qu’aucun signe de la marchandise ne fait son apparition. Ma patience est mise a rude epreuve car j’ai programme un rendez-vous Couchsurfing a Curitiba et j’ai déjà un jour de retard. Il se trouve que j’ai le I Ching entre les mains a ce moment-la : « la patience est de mise » semble etre le message… Bien, j’adopte donc la methode Zen et profite de « l’ici et du maintenant » en compagnie des joyeux lurons que sont Junior et Nudo. Nudo se revele un excellent cuisinier et je teste ainsi la nourriture locale.

Junior e Nudo cocinando - Cascavel

Encore une nuit dans le camion et une matinee d’attente jusqu'à ce qu’enfin l’ordre de charger a Campo, une ville a 200 km au nord, arrive. Nous nous y rendons sans tarder. Pas de chance, une fois sur place c’est une nouvelle attente due au nombre important de camions attendant de charger. Je ne partirai finalement qu’a 5h du matin dans le camion de Nudo tandis que Junior s’appretera a passer une autre journee a attendre. Le voyage dure 10h et est tout a fait agreable puisque Nudo est un excellent compagnon de voyage. Mon portugnol s’affine un peu et je comprends a peu pres tout ce que Nudo me raconte.

A 15h je suis enfin a Curitiba. J’ai 3 jours de retard sur ce que j’avais prevu, un record ! Malgre tout, Bruna, mon hote couchsurfing a eu la patience de m’attendre et me recoit en fin de journee. Ouf !

Hasta Ciudad del Este por Encarnacion

Je quitte Asuncion 2 jours apres la fin du forum, le temps de perdre quelques parties d’echecs contre Istok, de visiter tres sommairement la ville et d’acquerir un notebook chez les chinois du centre ville. Et oui, les prix etaient tellement bas qu’apres un an de voyage je me suis decide a acquerir cette petite merveille de technologie. Bien qu’ultra legers, le notebook, sa batterie et son chargeur pesent 2  kg et mon dos souffre neanmoins d’un nouveau surpoids. Enfin, je depenserai moins en cyber-cafes…

Je sors de la ville en prenant un colectivo qui me mene en dehors de la banlieue sud. Je ne vais pas bien loin le premier jour car je pars tard. Je suis a 17h a Yaguaron grace a un ride d’une cinquantaine de kilometres avec le potentiel futur maire de la ville et son epouse, de 25 ans sa cadette ! Un petit mont surplombe la ville. Je m’y rends, y campe et m’offre une superbe vue sur les environs. Le soleil a cette latitude est exceptionnel ! Lorsqu’il se leve, il est tout d’abord rouge sang, puis devient progressivement rouge vif avant de tourner a l’orange. Lorsqu’il se couche on peut observer le phenomene inverse.

atardecer - Yaguaron

Le lendemain, je marche quelques kilometres a la recherche d’un bon endroit pour entamer le stop et je rencontre Juan devant sa grande hacienda. Nous parlons un temps avant que Juan ne me fasse entrer et ne me prodigue un tour du proprietaire en bonne et due forme. Tout est ecologique chez lui selon ses propres dires ; de son jardin et son potager, a l’exploitation de ses puits d’eau (provenant du plus grand aquifere du monde lie au fleuve Paraguay qui passe a 40 km d’ici) en passant par la construction propre de sa maison. Lorsqu’il me demande ce que j’ai petit-dejeune et que je lui reponds : « 2 bananes… », il soupire de depit et demande a sa femme de me preparer quelque chose. Du coup, j’ai droit a une omelette maison avec du pain et de la confiture de guayaba, organique evidemment. Juan m’emmene ensuite voir son elevage de bovins. Dans le forum 3 jours plus tot, j’ai participe a une conference traitant des mefaits de l’elevage en corral et me voila maintenant ecoutant Juan me conter la pratique. Il est en gros d’accord avec ce que je lui souffle de ce que j’ai retenu de la conference mais m’assure que ca ne se passe pas comme ca chez lui. Ses bovins sont nourris avec du fourrage produit sur place et sans engrais ou produits agrochimiques et le fumier est utilise pour produire ce meme fourrage creant ainsi un « cycle vertueux ». Juan me confie ensuite aux bons soins de son fils qui m’avance en jeep jusqu'à Paraguari.  Je me poste au niveau du pesage des camions et me fais embarquer peu apres par Alfredo qui m’emmene droit jusqu'à Encarnacion. Voyage agreable de 250 km ou je teste enfin le fameux Terere, du mate a l’eau glacee qui constitue une specialite paraguayenne. Encarnacion borde l’immense fleuve Parana qui represente la frontiere avec  l’Argentine. Depuis la ville on apercoit Posadas et ses buildings qui pointe de l’autre cote de la frontiere. J’achete quelques provisions et sors de la ville. Je me trouve un coin pour camper entre un chantier et un terrain de foot. Bien, je suis sur de ne pas etre derange pendant la nuit !

Le lendemain je prends un colectivo pour parcourir les 15 km qui me separe des ruines de la mission jesuite de Trinidad. La zone est peu urbanisee et j’aurais sans doute pu faire du stop… La mission est incroyable ! Les ruines sont tres bien conservees et/ou restaurees, le travail de la pierre est digne des grands tailleurs europeens de l’epoque et l’histoire de ces missions me charme. Ces jesuites ont tente de créer une utopie en pleine selva et furent evidemment annihiles par les puissants de l’epoque, genes par le developpement de ces « reducciones » et l’ascendant des jesuites sur les populations indigenes.

mision jesuitica La Trinidad  mision jesuitica La Trinidad  mission jesuitica La Trinidad

Un court ride m’avance ensuite jusqu’au prochain village ou j’attends 1h avant d’etre pris par Ariel, un ingenieur dans une entreprise d’agrochimiques. Tiens donc, quel hasard ! Parlez moi des produits que vous vendez cher ami ! Meme s’il essaye de me convaincre du faible pourcentage d’agents chimiques dans ses produits (25 a 30%) et du fait que leur duree de vie dans les organismes traites est reduite, je vois qu’il ne croit pas vraiment au bien fonde de l’agrochimie. De fait, cet ingenieur est  « campesino » a la base, comme beaucoup. Mais comme beaucoup il obeit aux lois de la dure realite des choses qui est : « Ma famille a faim, je dois la nourrir et cette entreprise me paye 4 fois plus que ce que je gagnerais a travailler la terre. » Vu sous cet angle.

Alors que la region d’Asuncion a Encarnacion était dediee majoritairement a l’elevage, la region d’Encarnacion a Ciudad del Este est dediee a la culture du ble conjointement a celle du soja. En ce moment c’est le ble et nous passons de gigantesques champs appartenant generalement a des entrepreneurs etrangers (bresiliens, japonais, allemands…) qui en 30 ans ont totalement deforeste la zone.

Ariel me laisse a un croisement ou je me fais rouler dans la farine comme un bleu par 3 mecs ayant vu en moi le pigeon parfait (ils ne sont pas tombes loin remarque…). En 2 minutes, de voyageur avise je me suis transforme en gamin naif et impuissant et mon attitude attentiste n’a pas arrange les choses.  En bref, j’ai joue, j’ai perdu et je me suis fais abuse. On a evite la bataille rangee, moi d’un cote et le reste de l’autre, et je sors encore chanceux d’une situation merdique dans laquelle je m’etais fourre tout seul comme un grand. Je n’en dis pas plus car ca ne vaut pas le coup, juste que je m’en sors avec le portefeuille alege de quelques billets et un levre fendue. Apres cet evenement, je rencontre un groupe de camionneurs a la sortie d’une usine de soja et l’un d’eux m’embarque jusqu'à Elidira, ou je campe a nouveau en ruminant mon mauvais comportement du jour. Ah ces camionneurs, toujours la pour sauver la situation !

Tot le lendemain, je m’embarque dans le camion de Ricardo qui me depose a Santa Rita. Je traverse en marchant cette ville industrielle sans interet et tombe avec delectation sur une station service avec douche chaude gratuite ! En sortant de la douche j’ai meme la chance de tomber sur Umberto, qui retourne au Bresil a bord de son camion charge de soja. Qui dit Bresil dit discours evangeliste avec du Jesus en veux tu en voila qui me donne mal a la tete rapidement.  Umberto me depose a 12 km de Ciudad del Este. J’ai assez marche pour la journee et de plus la temperature commence a grimper, je prends un colectivo qui me mene en centre-ville. Fondee a l’epoque du dictateur Stroessner, la ville, frontaliere avec le Bresil et l’Argentine, s’est vite transformee en un haut lieu de contrebande. Le centre-ville ressemble a un immense marche a ciel ouvert ou tous les touristes s’arretent pour faire de pretendues bonnes affaires. Dans mon cas, j’y passe pour manger et pour utiliser internet dans un cyber-cafe. En fin d’apres-midi je me rends a l’usine hydroelectrique d’Itaipu. J’ai pour projet de camper dans l’enceinte de l’usine. Lorsque j’arrive on me propose une visite nocturne du site, gratuite de plus. C’est ca ou mon programme des 3 dernieres nuits, lire dans ma tente. Je choisis la visite. 1h de propagande sur les bienfaits du projet et 1 minute 30 de visite. Ok, je repasserai demain. Je campe evidemment a l’exterieur du site car les responsables ne sont pas autorises a me laisser camper a l’interieur et je me pointe a nouveau le lendemain pour la visite de 8h.

Itaipu by night!

Itaipu est le plus grand barrage hydroelectrique du monde en attendant lamise en route du barrage des 3 gorges en Chine. Projet binational entre le Paraguay et le Bresil, le barrage ne fait pas moins de 8 km de long, possede une puissance de14 GW, a necessite 9 ans de travaux avec plus de 40 000 travailleurs ; bref, vous l’aurez compris l’œuvre est gigantesque. La visite est digne de la mise en scene americaine avec films a l’appui, bus pour nous trimballer un peu partout sur le site et grand renfort de documents papiers expliquant le fonctionnement de l’usine. Mon grand regret est que tout  cela reste tres surfait car l’acces a la salle des machines n’est pas possible sauf autorisation speciale. Evidemment un compte-rendu a venir sur la page de Promethee.

Mon temps au Paraguay touche a sa fin. Je repasse par Ciudad del Este ou j’accompli le meme office que la veille et je passe au Bresil, a Foz do Iguacu. Pour la premiere fois j’entre dans un pays dont je ne parle pas la langue officielle.

rio Parana  Puente internacional - ciudad del este

Foro Social de las Americas

Mon deuxieme jour a Asuncion, capitale du Paraguay, est marque par le debut du forum social des Ameriques auquel je suis venu assister. Il s’agit du 4eme du nom apres ceux du Guatemala, du Venezuela et de l’Equateur. Je suis la par hasard. Un couple d’amis m’a informe que cet evenement devait avoir lieu et je me suis decide a y prendre part, pousse par la curiosite et le desir de parfaire ma connaissance des luttes sociales latines. Et puis apres tout, ca ne me fait qu’un petit detour de 1500 km sur ma feuille de route initiale…

Vista sobre Asuncion y el rio Paraguay

La premiere apres-midi est construite autour d’une longue marche militante. Ayant déjà bien marche avant ca avec mon ami Istok, nous sautons a l’arriere d’un pick-up ou nous nous la coulons douce. Nous agitons tout de meme quelques drapeaux de temps a autre pour contenter la foule. Le forum recoit 8000 participants venus de toute l’Amerique Latine. Beaucoup de membres d’associations, mais aussi des intellectuels, des travailleurs, des journalistes, etc. La marche se termine dans un parc en centre-ville ou les premiers discours se font entendre. Mouais, autant la marche était attractive, autant le premier rassemblement n’a rien de bien attrayant si ce n’est quelques discours anti-capitalistes basiques.

dos holgazones en un pick up - Asuncion  marcha de apertura - Asuncion  Manifestation al cabildo - Asuncion

Le lendemain commencent les conferences. Pour l’eleve assidu que je suis, cela represente 8 a 9h de conferences, tables-rondes et questions-reponses. J’ai l’impression de retourner sur les bancs de l’ecole mais avec un interet beaucoup plus aiguise. Allez savoir pourquoi...

Les themes abordes sont varies :

-          Les processus de changement dans l’hemisphere (post-neoliberalisme, integration, socialisme, Bien Vivre / Vivre Bien, changements de civilisation

-          Strategies de militarisation et de domination imperiale et strategies de resistance des peuples

-          Defense et transformation des conditions et mode de vie face au capitalisme ; la souverainete alimentaire comme point central d’un nouvel equilibre de vie

-          Les disputes hegemoniques : communication, culture, education et savoir

-          Peuples et nationalites indigenes originaires et afrodescendantes : le defi de la pluridisciplinarite

-          Mémoire et justice historique

Au debut du forum mes centres d’interet etaient plutôt de l’ordre de l’agriculture ecologique, de l’ambientalisme social et tout ce qui avait trait a l’environnement en general. Je me suis vite rendu compte que mes connaissances generales dans ce domaine s’etaient déjà developpees en chemin et qu’ils ne me manquaient en gros que les indispensables donnees chiffrees a joindre aux concepts. J’opte donc pour la diversification, ce qui me donne finalement un tres bon apercu du panel de problemes sociaux auquels fait face l’Amerique Latine en general. J’ai visite un peu tous les types de conferences, j’ai rencontre tous les types d’interlocuteurs qui passent par ce forum, allant du paysan qui craint pour sa terre et ses cultures, au professeur qui craint pour l’education jusqu'à l’intellectuel qui craint pour l’avenir de la societe (et aussi pour les ventes de son dernier bouquin mais de manière plus officieuse). Evidemment tout ce petit monde est bien de gauche, mis a part quelques infiltres, et arbore fierement sa casquette de Cuba, son tee-shirt du Che et/ou sa banniere indigene (un drapeau compose de petits carres multicolores). Je n’ai pas de compte-rendu a proposer car j’ai assiste a une infime partie des nombreuses conferences qui etaient proposees (8000 participants ca fait du monde a informer !) mais le lien suivant vous conduit a l’onglet « «Engagement » ou vous trouverez un second lien vers le site officiel du forum et vers un papier personnel en cours de redaction sur les problemes sociaux en Amerique Latine.

Premio nobel de paz Rigoberta Menchu hablando - FSA Asuncion  intervencion debate por una boliviana - FSA Asuncion  conferencia - FSA Asuncion

Apres 3 jours de debats intenses et de conferences non-stop, le forum s’est termine sur une manifestation regroupant les presidents du Paraguay, de l’Uruguay et de Bolivie. Evidemment toute la presse était la et la foule se pressait aux levres des politiques. Quelle ironie de voir tous ces gens vouloir « changer le système » et de prendre part avec autant de ferveur aux discours des politiques sur l’avenir du pays. Que ces presidents soient de gauche et se nomment Morales, Lugo et Mujica, ne change pas grand-chose; les regles de l’economie mondiale et de la geopolitique sont les plus fortes et, comme tout un chacun, ils s’y plient. De gre ou de force…

Apres avoir assister au discours de Lugo, j’ai decide de ne pas assister aux interventions des autres politiciens et j’ai zappe le dernier jour. Comme disait mon ami Yougoslave alors qu’il donnaient la replique a quelques cubains venus faire une presentation sur l’imperialisme americain (quoi d’autre ?) : « They are just blowing in the wind !» (Ils parlent dans le vent). Ah oui, tres pratique d’etre avec un Yougo quand il s’agit de vous pointer a un forum social qui contient toujours son petit lot de revolutionnaires ; surtout que celui-ci n’a pas la langue dans sa poche…

Bref, apres cette riche experience, je repars avec de bonnes et mauvaises impressions, tout n’était pas rose evidemment, et une nouvelle feuille de route qui va me mener a traverser le Paraguay, le sud su Bresil et l’Uruguay avant de revenir en Argentine par Buenos Aires.

San Miguel de Tucuman

Je marche depuis la peripherie de Tucuman, ou le lavage de voitures au noir semble etre l'activite economique la plus prisee, jusqu'au centre-ville et la place principale ou j'observe le tumulte du quotidien tranquillement assis sur un banc. Une nouvelle petite marche pour me rendre chez Martin, mon hote Couchsurfing a Tucuman, qui habite non loin du quartier de Yerba Buena, a l'ouest de la ville. Je suis agreablement recu, j'ai ma propre chambre et, apres une bonne douche requinquante, je partage un tres bonne soiree avec Martin et ses amis dans un bar du centre. A noter une petite visite au commisariat avant ca ou j'ai pu observer la deliquescence des institutions policieres du pays qui en sont encore a la machine a ecrire!

Martin est economiste et travaille a son propre compte. Il a une grande connaissance de la ville et du pays et j'en profite pour le presser de questions. La ville ne possede rien de bien special si ce ne sont ses genereux habitants et son congres ou fut declaree l'independance de l'Argentine en 1816. C'est malgres tout la plus grande ville du nord du pays et ses activites principales sont la culture de canne a sucre et d'agrumes.

La sympathie de Martin qui me montre la ville et les environs et le confort de son petit chez soi me feront rester 4 jours au lieu de 2. Les points importants durant ces 4 jours sont:

- une memorable soiree mexicaine terminee par un dessert francais, j'ai nomme nos crepes bien aimees! J'ai remarque au fur et a mesure du voyage que lors de petites soirees en groupe de ce type, les crepes regalaient tout le monde et donnaient un apercu bon enfant de la cuisine francaise populaire.

Fiesta mexicana con crepes - Tucuman

- une visite au mont San Javier qui surplombe la ville avec au passage la rencontre de 2 autostoppeurs de fortune, Alejandro et Isabelle, avec qui nous avons passe une excellente apres-midi (et meme soiree pour Isabelle).

Isa, Yo, Martin y Ale - Cerro San Javier

- d'excellents moments avec Martin avec qui j'ai pris plaisir a discuter, a partager un mate ou un cafe, a devorer une bonne viande rouge avec un verre de vin ou encore a faire l'education de Panqueque, son jeune chiot.

«Gracias para todo Martin! Cuidate y nos vemos pronto!»

De Tucuman a Paraguay pasando por el norte de Argentina

Je quitte Tucuman en fin de matinee avec pour objectif Asuncion, la capitale du Paraguay, et le forum social des Ameriques qui s'y deroule du 11 au 15 aout. Depuis plusieurs jours le nord de l'Argentine connait une vague de froid sans precedent et lorsque je quitte la ville le froid est plus que jamais present. Apres une longue marche pour sortir de la ville, j'ai du mal a trouver un endroit ou faire du stop et meme les stations services semblent inadequates. J'obtiens finalement un ride de 10 km qui m'avance un peu mais me met en mauvaise situation. Je marche a nouveau, personne ne s'arrete pour m'embarquer et je vis quelques heures de galere dans le froid. Finalement, 2 jeunes femmes m'embarquent et partage avec moi un bon mate bien chaud. L'argentin ne sort jamais sans son thermos d'eau chaude et son mate, une bonne chose chose pour moi! Les filles me laissent a 50 km environ, au peage de Trancas. Il est deja 17h. Je me retrouve avec deux jeunes troubadours des temps modernes attendant egalement un ride; je ne suis pas sur que le jonglage soit vraiment un bon moyen pour se faire prendre en stop mais chacun sa technique apres tout...

Apres 2h passees a nous agiter pour rien, je m'en vais squatter une maison abandonnee au bord de la route pour y passer la nuit. Les troubadours me rejoignent peu apres. Sans fenetres et avec une porte bringuebalante, notre abri de fortune ne nous protegera pas du froid... Le lendemain, je fais cavalier seul et marche jusqu'au controle routier a 15 km du peage. Je demande l'aide des policiers en poste qui me trouve un camion jusqu'a Rosario de la Frontera. Ca fera toujours 50 bornes de prises! Sur place, nouvelle galere avec des promesses de rides non concretisees et une nouvelle marche jusqu'a une station service pour une nouvelle attente. Juste avant la tombee de la nuit j'obtiens enfin un court ride jusqu'a la jonction pour la route 16 qui traverse toute la region du Chaco jusqu'a Resistencia. Il est 19h, c'est la nuit et j'ai parcouru 150 km en 2 jours dont 30 a pied. Affligeant! Alors que je me gaussais de la facilite avec laquelle j'obtenais des rides il y a quelques jours... La raison principale est que les camions ne veulent, et ne peuvent, pas m'embarquer a cause de divers moyens de controle utilises par leur entreprise qui restreint fortement leur independance et liberte. Je parle du controle satellital en particulier, mais aussi des detecteurs d'ouverture de portiere et de controles administratifs.

Un coup de chance survient alors sous la forme d'un camion qui s'arrete a ma hauteur, les conducteurs etant presses par une forte envie d'aller se soulager dans l'herbe grasse. Johnny et Ivan m'accepte a bord apres avoir reboutonne leur pantalon... C'est 100 km de gagne jusqu'a Joaquin Gonzalez, en plus en bonne compagnie. En effet, mes camarades de route sont enjoues et intrigues par ma presence dans le coin. Ils me proposent d'ailleurs de venir passer la nuit dans la «hacienda» du pere de Johnny et j'accepte volontiers vu que je ne sais pas ou dormir ce soir la. Lorsque nous arrivons, des carcasses de porcs sont embarquees en camionnette vers Jujuy et le pere de Johnny voit d'un mauvais oeil la presence d'un gringo dans sa propriete. Enfin, je me trouve un coin sur des sacs de farine ou je m'endors sans attendre. Le lendemain, j'aide mes deux acolytes de la veille a decharger les 9 tonnes de fourrage contenues dans le camion. Il s'agit d'une sorte de pillule de ble que les eleveurs sont obliges d'utilises en cette periode de secheresse pour cause de manque d'herbe. Ceci fait, Ivan nous prepare un delicieux «caldo» de chorizo au feu de bois au milieu des porcs qui circulent librement dans l'hacienda. Une petite sieste et cette fois nous chargeons le chargeons le camion viande. Nous nous dedions a faire entrer une dizaine de bovins a l'arriere, direction l'abattoir a Jujuy. J'assiste a l'operation en tant qu'invite et admire le savoir-faire de ces «gauchos» chevronnes.

Cargando el camion desde el corral - Gonzalez  Ivan y Johnny cocinando - Gonzalez

Lorsque Johnny et Ivan me depose a Joaquin Gonzalez il est deja 17h et je dois me trouver un ride pour progresser vers le Paraguay. Rien ne vient et aucun camion ne m'accepte a son bord. Finalement, vers 20h30, je trouve miraculeusement un camion se rendant a Posadas, a la frontiere avec le Paraguay. Fou de joie, j'embarque sans tarder. Les chauffeurs s'arretent au final 30 km plus loin, me disant qu'ils doivent passer la nuit ici et charger des meubles le lendemain matin. Pas de probleme, je peux attendre. Je campe donc a la station service de Gaona et passe la matinee du lendemain a lire traquillement en attendant le retour de mes bienfaiteurs qui arrivent vers 13h. Malheureusement, le patron de ces derniers m'a apercu la veille et leur a formellement interdit de m'embarquer avec eux. Je serais bien aller pisser sur sa jolie voiture toute neuve si un des chauffeurs ne m'avait pas dissuade, craignant pour son poste.

Me voici donc de nouveau a jouer du pouce, dans un endroit peu ideal pour ca, a une heure deja avancee du jour et avec seulement quelques jours pour parcourir plus de 1000 km. Pas fameux. Apres 1h30 de vains efforts, une jeune professeure d'une petite communaute a 20 km de la me propose de me deposer a l'entrer d'une usine de coton d'ou sortent de nombreux camions a toute heure du jour et de la nuit.Une fois sur place, j'apprends qu'aucun camion ne va dans ma direction ce jour la et je suis bon pour une marche de 10 km pour rallier la communaute de ma professeure, partie enseigner entretemps. Un peu desespere, je me poste en debut de soiree a la sortie du village, hesitant entre prendre le bus et passer une nouvelle nuit en tente pour poursuivre ma quete irraisonnee le lendemain. Vers 21h s'arrete alors un camion a ma hauteur. Une fille descend; mieux vaut ne pas chercher a savoir ce qu'elle faisait la, et je profite de cet instant pour litteralement quemander un ride en direction de l'est. Juan Carlos est un vieux briscard qui a ses propres regles et ne se preoccupe pas des reactions de ses superieurs. Il m'emmene donc avec lui jusqu'a Saenz Pena. Autant vous dire que j'etais tres tres content de me retrouver a ses cotes. Apres l'echange de quelques politesses, je m'endors bien vite jusqu'a ce que Juan Carlos me reveille a 3h du matin pour me debarquer au parc industriel de Saenz Pena. Je trouve refuge dans une station service ou il m'est impossible de dormir et ou je passe donc 3h a lire. A 6h, les premiers camions se mettent en branle et c'est le moment de mettre fin a ma lecture. Je suis malchanceux aupres des camions mais je tombe sur Paco qui se rend a Resistencia avec sa fille. Paco est adorable et affable et je passe un tres bon voyage avec ce commercial qui vend toutes sortes de pneus depuis 7 ans.

Je suis enfin a Resistencia. La capitale du Chaco ne presente pas un grand interet mais l'air y est doux, les arbres en fleurs et sa place centrale boisee m'autorise une bonne sieste a l'ombre en debut d'apres-midi. Je n'irai pas plus loin aujourd'hui. Une bonne douche a la station YPF de la ville (ancienne chaine publique de stations services que l'on peut rencontrer partout dans le pays; la chaine est maintenant privee suite a l'intervention des dures lois du capitalisme...) et je me trouve un parfait endroit dans un parc pour camper. Le lendemain, j'ai 2 km a faire pour sortir de la ville et commencer le stop vers Formosa. Je suis embarquer par Alejandro, un ingenieur en mission dans la region pour l'installation d'une nouvelle ligne haute tension. Ce dernier se rend a la Laguna Blanca a l'ouest de la frontiere paraguayenne, simplement histoire de visiter la region. Je l'accompagne finalement et nous passons une tres bonne journee a discuter de tous les sujets et a visiter la region de Formosa qui semble composee pour moitie d'immenses marecages nommes «esteros», et pour autre moitie de larges champs cultivables (malheureusement beaucoup de soja transgenique).

Parque Laguna Blanca   Laguna Blanca

Avant de l'abandonner a Formosa en debut de soiree, je me devais de partager une biere avec mon camarade d'un jour. Alejandro est ensuite retourne a Resistencia tandis que j'ai erre un temps a Formosa (qui possede d'ailleurs un tres joli bord de riviere ou la population vient siroter son mate entre amis le soir) avant de me trouver un terrain vague ou j'ai une nouvelle fois campe.

Alejandro y yo compartiendo una cervecita - Formosa 

Petite marche pour sortir de la ville le lendemain avant qu'une equipe d'ouvriers de la route ne m'emmene a mi-distance de la frontiere. De la, l'ouvrier charge de la regulation du traffic me trouve facilement un camion qui m'emmene au controle policial a 5 km de Clorinda, la ville frontaliere avec le Paraguay. Jorge m'explique qu'en qualite de chauffeur experimente et international, il touche un salaire de $4000, soit bien plus qu'un medecin ou un avocat. Ma carriere a mon retour est toute trouvee! Alors que je me dirige a pied vers Clorinda pour couvrir les 5 derniers kilometres, Carlos s'arrete a ma hauteur avec son scooter et me propose un court ride jusqu'a la ville. Mon deuxieme ride en 2 roues depuis le debut de mon voyage! Apres un temps passe a Clorinda, je marche jusqu'a la frontiere a 4 km de la ville que je traverse rapidement en zigzaguant a travers l'amoncellement de camions. A 3 km de la frontiere, je tombe sur la station service d'Oscar qui accepte sans probleme que j'y passe la nuit. Le lendemain, je passe plus d'1h a siroter le mate en compagnie d'Oscar alors que nous sommes a peine deranges par les 2 motos qui passent faire le plein durant ce temps.

Oscar frente a su estacio de servicio - Puerto Falcon   amanecer a puerto falcon  Frontera Paraguay Argentina - Clorinda

Je quitte Oscar vers 9h, me trouve facilement un camion s'en allant a Asuncion. Carlos parcourt les 30 km qui me separe de la capitale en peu de temps et me debarque a 8 km du centre. Pas de chance, je n'ai toujours pas de monnaie locale et suis bon pour une nouvelle marche jusqu'au centre-ville. Lorsque je me rends a la banque pour me procurer du change, j'observe des personnes quitter la place avec des sacs remplis de billets. Un euro valant  6300 guaranis, on a vite fait de se sentir faussement riche apres un passage au distributeur automatique...

Alors que mon plan Couchsurfing tombe a l'eau pour la duree de mon sejour a Asuncion, je squatte honteusement l'appartement de l'hote de mon ami Istok que j'avais prevu de retrouver ici meme. Nous sommes le 10 aout, je suis a l'heure dite au lieu dit et j'ai un lieu ou dormir pour la duree du forum. Je suis plutot satisfait. 

La ruta del vino del norteoeste argentino

Le lendemain matin de ma nuit a l'hotel a Salta, je me fais aborde par Roxana, une jeune et jolie portena (habitante de Buenos Aires) qui neanmoins respire les problemes a plein nez. Alors que je lui explique que je compte me rendre a Cachi, un petit village a 150 km de Salta, elle se propose de m'accompagner. J'explique maladroitement que je voyage seul et en stop avant de quitter rapidement l'hotel. Par inadvertance je passe sous une echelle juste a la sortie de l'immeuble et je tombe alors nez a nez avec Roxana qui tire avec peine sa grosse valise et les kilos de fringues qu'elle m'a explique avoir achete la veille. Bizarrement, j'ai la sensation que ma journee ne va pas se passer comme je l'avais souhaite... J'use de toute ma diplomatie pour me depetrer de cette situation et refuse plusieurs tentatives de sa part de me glisser de l'argent en poche our que je prenne le bus avec elle! Pffff, apres celles qui me demandaient en mariage au Perou en voici, une qui me prend pour un gigolo...

Bon, ca y est, je suis parti. Je marche une bonne 1h30 pour sortir de la ville et faire du stop a une station service. J'arrive en fond de camionnette a El Carril ou je descends pour obliquer vers l'ouest et la route de Cachi. J'ai finalement de la chance lorsque s'arrete une autre camionnette qui se rend directement la-bas. Je m'installe dans le coffre que je partage avec Oscar, un jeune macon de Salta rentrant au bercail pour quelques vacances meritees. Nous traversons la Cuesta del Obispo, une superbe vallee verdoyante ou sont encore visibles quelques traces de neige de la derniere chute, 2 semaines plus tot. Passe le col, nous descendons ensuite dans le Parque de los Cardones, ces etranges cactus de plusieurs metres de hauteur. Encore un peu de descente et nous arrivons sur la fameuse Ruta 40 qui traverse le pays du nord au sud et qui compte de nombreux, nombreux kilometres! Je suis a Cachi en fin de journee et j'ai juste le temps de me trouver un coin pour camper avant la nuit.

Cartel de la ruta 40  cardon - Cachi  Hasta Cachi

Le lendemain, j'ai une superbe vue sur le nevado de Cachi qui culmine a pplus de 6000 m d'altitude. Je poursuis alors ma route sur la Ruta 40 avec un premier ride de 15 km environ jusqu'a San Jose. De la, je longe a pied la route de terre afin de profiter des paysages de la vallee. Je passe plusieurs petits villages ou croiser un habitant releve de l'exploit et je marche ainsi sur une vingtaine de kilometres. L'environnement est sec, de nombreux cactus parsement la route et j'ai la sensation de me trouver dans le nord du Mexique.

Apres un temps je reprends le stop et j'obtiens un court ride jusqu'a Seclantes. De la, j'attends moins de 2 minutes avant de me faire embarquer par Ricardo et Maca, un couple de retraites retournant a Mendoza apres une visite a Salta. Nous passons par Molinos ou nous nous arretons pour visiter l'eglise qui date du 17eme siecle. Ricardo et Maca sont de fervents catholiques et ne ratet pas une occasion de visiter une eglise ou un lieu saint. Cela donne lieu a une interessante discussion historico-theologique lorsque je commence a les titiller sur le bien fonde de l'evangelisation en Amerique Latine. Nous nous rendons maintenant a San Carlos, plus au sud. Sur le chemin nous tombons sur une voiture en panne et embarquons un des 2 passagers pour finalement le laisser a Cafayate ou il sera possible d'obtenir une assistance. Ricardo et Maca me depose a la sortie de la ville a ma demande ou je peux camper tranquillement au pied d'un somptueux chateau, region de vignobles oblige. Le lendemain j'assiste au lever du soleil sur les champs de vignes.

ruta vino norteoeste  ruta vino norteoeste

Je passe rapdement par Cafayate ou je me procure une petite bouteille d'un bon rouge (je reste francais apres tout...) avant de sortir de la ville. A peine leve le pouce que je me fais prendre en stop par Sebastian, en route pour revenir a San Miguel deTucuman apres plusieurs jours de demarches commerciales dans la region. Nous echangeons nos points de vue sur la politique interieure du pays meme si evidemment j'ecoute plus que je ne parle; je suis la pour apprendre et les lecons viendront lorsque l'apprentissage sera parfait. Sebastian se revele egalement un excellent guide touristique et me raconte l'histoire du pays, de la region et des petits villages que nous traversons sans une seule hesitation. Une fois a Tafi del Vallee, ce dernier m'invite a une parrillada, grillade typiquement argentine avec profusion de viande rouge. On nous sert de la viande pour 4 et meme mon appetit legendaire ne vient pas a bout de cet etalage de nourriture... Je suis plein et c'etait delicieux; de son cote Sebastian me dit qu'il a deja vu beaucoup mieux. Bien, ca me reserve de belles surprises pour la suite!

Alors que Sebastian continue sa route je descends a Tafi, j'ai besoin de marcher et d'apprecier l'instant, comme chaque jour finalement. De Tafi, je parcours les 10 km qui me separe de Mollar et j'arrive pres du barrage de Angostura. Je m'arrete quelques instants pour ma culture personnelle et pour Promethee. Continuant vers Mollar, une voiture s'arrete a ma hauteur. Le chauffeur me dit alors de monter et je fais ainsi la connaissance de Marcos. En 2 minutes ce dernier a saisi qui j'etais et ce que je faisais ici et m'offre de passer la nuit avec son equipe d'ouvrier dans un baraquement pres du barrage. Merci ma bonne etoile! Je suis donc accueilli dans la soiree par ces joyeux bougres avec qui je passe la nuit. Ma chance semble s'arreter au premier ronflement de mon compagnon de chambree le plus proche. Impossible de dormir cette nuit la du au deferlement de nuisances sonores produit par ce dernier! Enfin, j'etais au chaud et je n'ai pas eu a camper par -5C...

Le lendemain Marcos me presente l'ingenieur en charge de la rehabilitation du barrage qui a lieu en ce moment meme et celui-ci m'en explique le fonctionnement point par point et me donne un apercu de la situation energetique du pays. En gros, comme la plupart des pays d'Amerique Latine, d'enormes ressources naturelles en Argentine mais peu d'utilisation raisonnee de ces dernieres. La corruption, le pouvoir et les interets sont plus forts que tout.

Equipo del ingeniero Marcos - Mollar  Tafi del vallee

Je quitte cette fine equipe en fin de matinee et entame le stop en direction de San Miguel de Tucuman. Je me fais embarquer par Ana qui emmene ses 2 enfants voir leur grand-mere au sud de Tucuman. Elle prend mon voyage comme exemple a enseigner a son fils Valentino, age de 12 ans. Voyage petit, voyage! Ouvre ton esprit aux vicissitudes de la vie! Ana me laisse a 50 km de Tucuman, 50 km que je parcourerai avec l'ultra-sympathique et exalte Juan Cruz. Je parle enfin de choses serieuses concernant l'Argentine, c'est a dire de foot! "Maradona es Dios" m'affirme Juan Cruz. Tout est dit. J'abandonne ensuite Juan Cruz avec la promesse de le revoir a Cordoba, la plus belle ville du pays selon lui, et je penetre enfin le centre de Tucuman apres une petite marche d'1h.

Maradonaaaaaaaaaaa!

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